Brigitte Girard, Désordre(s)

Brigitte Girard, Désordre(s)

Le livre de Brigitte Girard est tout sauf surréaliste. Désordre(s) est un ensemble de textes brefs qui explorent les petites choses de la vie. Tout est existentiel voire existentialiste. Des escaliers montent ou descendent pour visiter Huis clos, là où parfois l’enfer c’est les autres. Mais pas que.
Pour l’auteure, il n’y a personne à blâmer (sinon elle-même). Elle donne, reprend son existence pour mieux décevoir ou éblouir sans se laver les mains pour mettre sa tête dans le sable.

Tout est dit là où le quotidien parfois se resserre ou déborde. Son existence tricote un passé empiété où tout grouille de mots pour créer un tissu de tranches de vie toujours secoué qui rappelle la menace et la vulnérabilité.
L’auteur ne joue pas les malignes et ne reste jamais dans des postures figées. Parfois indulgente pour les don Juan, elle renvoie aussi à des personnages périphériques pas forcément artistes du faux-semblant ou bellâtres. Ils sont nombreux et trouvent grâce à ses yeux. Pour elle, le geste ne suffit pas. Ce qui compte demeure le résultat loin du chaos ou de la zizanie.

L’auteure gave la béance et le plein en des moments reconjugués, plié, dépliés, troués, déchirés, recousus. Existe là en larges fragments un road-mot-vie sans road et sans movie. Là où parfois la complicité du mensonge refuse d’exhiber son leurre.

Brigitte Girard, Désordre(s), Douro, coll. Le bleu Turquin, 2025, 314 p. – 21,50 €.

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