Amaal Said, Girl Gaze (exposition)

Amaal Said, Girl Gaze (exposition)

Black Magic Woman

Amaal Said remonte le cours de son identité afin que ceux qui possèdent, eu égard à l’exil, la tristesse de fantômes retrouvent une beauté qui, dans des prises léchées, n’a rien de maniériste. La réinvention de l’intime de la passeuse d’abord déboussolée par ses multiples transferts  (d’origine somalienne, danoise de naissance, elle vit actuellement au Royaume-Uni) donne à voir ce qui ne peut être exprimé ni expliqué. Peut-être parce que l’indicible s’apparente souvent à l’invisible.
Chaque prise (portraits ou autoportraits) habilement montée cache un voyage vers l’intérieur des êtres représentés. La prise devient une mise en abyme d’une autre histoire, d’autres désirs et « figures ». Jaillit une incarnation magnifique : celles des mouvements de la chair et de l’esprit en recherche d’eux-mêmes. En lieu et place de l’image du plaisir, une autre dimension apparaît.

La photographie  cherche moins à éveiller les sens (elle y réussit parfaitement toutefois) qu’à créer un enchevêtrement profond et souvent floral par effet de caresse frontale. Toute l’attention portée par l’artiste à l’être s’exprime dans sa technique. Son but n’est pas d’informer mais d’évoquer un autre visage de la femme africaine.

jean-paul gavard-perret

Amaal Said, Girl Gaze, Annenberg Space of Photography, Los Angeles, jusqu’en février 2017.

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