Le songe d’une nuit d’été (William Shakespeare / Emmanuel Demarcy-Mota)

 

Aven­ture ou décon­fi­ture de moi­rures nocturnes

Une forêt abrite de curieux échanges : face à la résis­tance des sen­ti­ments, à la jalou­sie pos­ses­sive, est tenté un double sor­ti­lège. Entre les amou­reux mal appa­riés, mais aussi entre ceux qui se cha­maillent, on tente au moyen d’un sort une conci­lia­tion des inté­rêts en s’en remet­tant à une sup­po­sée bien­veillance de la fan­tai­sie humaine.
L’inversion des ten­dances don­nera lieu à une méprise, qui sera l’occasion d’un périple noc­turne dont on espère des révé­la­tions, à moins qu’elle n’en vienne à des pro­duire des confu­sions. Il s’agit bien d’éprouver (sinon de réprou­ver) la soli­dité du lien amou­reux en pro­cé­dant à une inver­sion, for­tuite ou déli­bé­rée, des pas­sions. La contin­gence des rela­tions fera aven­ture ou décon­fi­ture : car la comé­die est faite pour révé­ler le sérieux des affaires de cœur.

A son habi­tude, la troupe est alerte et géné­reuse ; elle sert le texte de façon dyna­mique, uti­li­sant tous les moyens de figu­ra­tion phy­sique et spa­tiale. Le dis­po­si­tif scé­nique est effi­cace : dif­frac­tion des volumes, déli­mi­ta­tion des espaces par le contraste entre la nuit noire et les troncs d’arbre blancs. Le bal­let éro­tique ou ago­nis­tique des corps est réussi. Mais il n’est pas sûr que la flui­dité des pro­cé­dés, la verve équa­nime des comé­diens, la cho­ré­gra­phie homo­gène s’applique avec bon­heur au cham­bou­le­ment qu’essaie d’explorer Sha­kes­peare dans cette pièce éche­ve­lée.
On consi­dère dès lors ce spec­tacle enjoué mais lisse avec le regard incré­dule du public convaincu des pro­cé­dés sans les décou­vrir ordon­nés à une inten­tion. Aussi la repré­sen­ta­tion apparaît-elle nour­rie sans par­ve­nir à se mon­trer suf­fi­sam­ment édifiante.

chris­tophe giolito

 

Le songe d’une nuit d’été 

Texte William Sha­kes­peare
Nou­velle tra­duc­tion Fran­çois Regnault
Ver­sion scé­nique et mise en scène Emma­nuel Demarcy-Mota

Avec la troupe du Théâtre de la Ville : Elo­die Bou­chez, Sabrina Oua­zani, Jau­ris Casa­nova, Jackee Toto, Valé­rie Dash­wood, Phi­lippe Demarle, Edouard Efti­ma­kis, Ilona Astoul, Mélissa Polo­nie, Gérard Maillet, San­dra Faure, Gaëlle Guillou, Ludo­vic Parr­fait Goma Sté­phane Krä­henbühl, Marie-France Alvarez.

Assis­ta­nat à la mise en scène Julie Peigne, assis­tée de Judith Got­tes­man ; scé­no­gra­phie Nata­cha le Guen de Ker­nei­zon, Emma­nuel Demarcy-Mota ; lumières Chris­tophe Lemaire, assisté de Tho­mas Fali­no­wer ; cos­tumes Fanny Brouste, assis­tée de Véra Bous­si­cot ; musique Arman Méliès ; vidéo Renaud Rubiano, assisté de Romain Tan­guy ; son Fla­vien Gau­don ; maquillage et coif­fures Cathe­rine Nico­las, assis­tée de Elisa Pro­vin ; objets de scène et régie Erik Jour­dil ; coiffes et cou­ronnes Lae­ti­tia Mirault ; coa­ching acteurs Jean-Pierre Gar­nier ; trai­ning phy­sique Claire Richard, Nina Dipla ; trai­ning chant Vincent Leterme, Maryse Martines.

Au Théâtre de la Ville– Sarah Bern­hardt, 2, Place du Châ­te­let 75004 Paris, Grande salle, du 16 jan­vier au 10 février 2024, du mardi au samedi (sauf le 10 février) à 20h, le dimanche et le 10 février à 15h.

Direc­tion tech­nique Lio­nel Spy­cher ; régie géné­rale Léo Gar­nier, Alexandre Vincent ; régie lumière Sabine Char­reire, Ber­trand Saillet ; régie scène Romain Cli­quot, Léo Cor­tesi, Sali­hina Kebe ; régie son Lucie Béguin, Vic­tor Koep­pel, Marie Mous­lou­houd­dine, Loan Tran ; régie vidéo Vla­di­mir Demoule, Ste­ven Guer­myet ; réa­li­sa­tion cos­tumes Lucile Char­vet, Mélisa Léoni, Peggy Sturm, Albane Che­neau ; sta­giaire cos­tumes Apol­line Cou­lon ; habilleur·euse·s Marion Fan­thou, Séve­rine Gohier, Phi­lippe Ser­pi­net ; acces­soi­ristes Mar­got Adolphe, Gré­gory Guil­bert, Marie Gre­nier, Robert Ortiz ; cintrier·ère·s Ger­main Cas­cales, Elisa Cou­vert, Moha­med El Asri ; construc­teurs Ala­din Jouini, Mar­tin Maniez ; élec­tri­ciens Maxime Jeu­nesse, Ivan Vignaud ; machi­nistes Killian Gon­calves, Fran­çois Mou­ton ; gréeurs: Abdel­ka­der Dia­wara, Timo­théo Roth­schild, Kévin Ray­mond, Arthur Vogel ; apprenti·e·s War­ren Anicet-Siger, Tho­mas Kos­low, Carla Mal­let ; construc­tion décor Espace & Com­pa­gnie ; fabri­ca­tion masques Ate­lier Ciné­bébé, Bruno Jou­vet ; har­nais Point de sus­pen­sion ; vol CAT’S Engi­nee­ring ; admi­nis­tra­tion de pro­duc­tion Lau­rence Lar­cher ; communication/presse Audrey Burette. Et avec toutes les équipes tech­niques et admi­nis­tra­tives du Théâtre de la Ville.

Pro­duc­tion Théâtre de la Ville-Paris.

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