Florian Dennisson, La liste

Un bien étrange assassin…

C’est au suivi d’une enquête bien sin­gu­lière menée par un détec­tive aty­pique que le roman­cier invite son lec­teur. Il relate le tra­vail des dif­fé­rentes équipes, les pistes sui­vies, les impasses. Il montre le tra­vail de fourmi effec­tué par ces limiers et rap­porte les rela­tions entre eux, les sen­ti­ments divers, les liens hié­rar­chiques, les ini­mi­tiés comme les ami­tiés.
Si les diverses enquêtes sont pas­sion­nantes à suivre, le par­cours de ce gen­darme éton­nant l’est encore plus. Il vit en dehors de la com­mu­nauté gen­dar­mesque, ayant choisi de loger près de la popu­la­tion. Il a étu­dié et il pra­tique inten­sé­ment la syner­go­lo­gie. Cette dis­ci­pline étu­die le lan­gage non ver­bal, un lan­gage qui repré­sente quatre-vingt-dix pour cent des com­mu­ni­ca­tions humaines. C’est l’observation des émo­tions, des odeurs, des flux d’hormones, des tics des mains et du visage, des mou­ve­ments et postures…

Un homme have, dans la gen­dar­me­rie d’un vil­lage de Haute-Savoie, déclare : “Je les ai tous tués.”. Il ne répond aux ques­tions que par ces mots. L’affaire est trans­mise à la Bri­gade de recherches d’Annecy où l’adjudant Maxime Mon­ceau reprend du ser­vice après 63 jours d’arrêt.
Le meur­trier a donné une liste de quatre noms, trois hommes et une femme. Les gen­darmes s’emploient à les retrou­ver. Si les domi­ciles sont iden­ti­fiés, ils ne sont plus habi­tés et leurs occu­pants sont introu­vables. Pour­tant, des simi­li­tudes existent entre ces habi­ta­tions comme un espace de méditation…

Maxime, écarté de l’enquête au départ, va y reve­nir par un indice qu’il iden­ti­fie. Il uti­lise des méthodes peu com­munes, se fon­dant sur les tech­niques de syner­go­lo­gie, une dis­ci­pline peu uti­li­sée dans la gen­dar­me­rie.
Et l’homme reste tou­jours aussi peu bavard. Il ne se nomme pas, ne dit rien sur les meurtres ni sur les vic­times. Pen­dant un inter­ro­ga­toire mené par Maxime, il fait un malaise qui néces­site son hos­pi­ta­li­sa­tion. Les méde­cins trouvent une clé dans son esto­mac. Et les enquê­teurs mènent une course contre la montre car la garde à vue…

L’adju­dant Mon­ceau est un per­son­nage qui se dévoile peu. Il revient au tra­vail avec la boule au ventre mais il faut attendre long­temps avant de savoir pour­quoi. Ses inves­ti­ga­tions l’amènent à revivre une par­tie de son passé, un passé qu’il ne sou­haite pas dévoi­ler.
La liste, un roman qui se révèle une bien heu­reuse révé­la­tion par un auteur dont il faut rete­nir le nom, retrou­ver ses livres pré­cé­dents et guet­ter ses pro­chaines publications.

serge per­raud

Flo­rian Den­nis­son, La liste, J’Ai Lu n° 13 993, coll. “Thril­ler”, jan­vier 2024, 352 p. — 8,60 €.

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Filed under Pôle noir / Thriller

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