Ruy Blas (Victor Hugo / Olivier Mellor)

La vertu : du pathos à la bouffonnerie

Vio­lon­celle, contre­basse, saxo­phone, accor­déon ouvrent le spec­tacle de leurs sons lan­ci­nants, légè­re­ment plain­tifs. Puis, le rythme de la musique s’anime, tan­dis qu’on dis­pose des acces­soires sur le pla­teau. D’un coup, le rideau tombe sur Don Sal­luste qui vitu­père au réveil contre le ban­nis­se­ment auquel il vient d’être condamné ; lui, pour orches­trer sa ven­geance, déguise son valet et le charge d’une mis­sion auprès de la reine.

Elle, dés­œu­vrée, oppres­sée par la sou­mis­sion à un strict pro­to­cole, lui avoue son amour. Ruy Blas met en scène le thème cher à Hugo de la per­méa­bi­lité (et poten­tiel­le­ment de l’inanité) des classes sociales, qui peut être mon­trée lorsque les per­son­nages sont trans­cen­dés par l’amour et par la vertu.

C’est un spec­tacle musi­cal, qui pré­sente un pro­pos dyna­mique, nourri et enjoué ; le ton est léger, cer­tains per­son­nages (Don Guri­tan, Don César de Basan, voire Don Sal­luste) sont voués à la cari­ca­ture et au ridi­cule, si bien que leurs mimiques comiques tournent trop sou­vent l’argument en bouf­fon­ne­rie. Le texte subit des cou­pures et l’intention dra­ma­tique en est occul­tée.
Oli­vier Mel­lor traite la pièce roman­tique comme un vau­de­ville dou­blé d’une intrigue poli­cière. De la sorte, le pathé­tique des der­nières scènes perd son sens. Les choix de mise en scène sédui­ront les ama­teurs de diver­tis­se­ments agréables, au risque de nour­rir la désap­pro­ba­tion, si ce n’est le cour­roux des ama­teurs d’authenticité littéraire.

chris­tophe giolito

 

Ruy Blas 

de Vic­tor Hugo
Mise en scène Oli­vier Mellor

Avec Marie Laure Bog­gio, Emma­nuel Bor­dier, Chris­tophe Camier, Caro­line Corme, Fran­çois Decayeux, Marie-Laure Des­bordes, Fred Eggin­ton, Séve­rin « Tos­kano » Jean­niard, Oli­vier Mel­lor, Adrien Noble, Louis Noble, Rémi Pous, Ste­phen Szekely.

Musique ori­gi­nale Séve­rin Jean­niard ; Musi­ciens Chris­tophe Camier (accor­déon), Séve­rin « Tos­kano » Jean­niard (contre­basse, direc­tion musi­cale), Adrien Noble (vio­lon­celle), Louis Noble (saxos, gui­tare) ; son Séve­rin Jean­niard ; lumière Oli­vier Mel­lor ; scé­no­gra­phie, machi­ne­ries Fran­çois Decayeux, Séve­rin Jean­niard, Oli­vier Mel­lor ; avec le concours de la Courte Échelle.

Cos­tumes Ber­trand Sachy ; maquillages Karine Pro­don ; vidéo Mickaël Titrent ; régie géné­rale Marie Laure Bog­gio, Jona­than Bry­chcy ; régie son / vidéo Ben Moritz ; régie pla­teau Tor­tion ; pan­neaux noirs Jean-Louis Liget ; docu­men­taire Adam Wacyk ; atta­chée de presse Fran­cesca Magni.

Au Théâtre de l’Epée de Bois du 16 novembre au 3 décembre 2023

Jeudi, ven­dredi et samedi à 21h, dimanche à 16h30.

Route du champ de Manœuvre 75012 PARIS

Copro­duc­tion Mai­son de la Culture d’Amiens, Pôle Euro­péen de Créa­tion – scène nationale ;

Centre cultu­rel Jacques Tati — Amiens ; Comé­die de Picar­die Scène conven­tion­née d’intérêt natio­nal pour le déve­lop­pe­ment de la créa­tion théâ­trale en région – Amiens ; coréalisation

Théâtre de l’Epée de Bois — Car­tou­che­rie / Paris.

Avec la par­ti­ci­pa­tion du Conseil régio­nal des Hauts de France, du Conseil dépar­te­men­tal de la Somme, d’Amiens Métro­pole, de la DRAC Hauts de France, de la SPEDIDAM, de l’ADAMI ; avec le concours de C.I.T. Des­saint / Amiens.

Spec­tacle répré­senté à la Mai­son de la Culture d’Amiens du 23 au 25 mai 2023, au Centre cultu­rel Jacques Tati à Amiens du 9 au 17 octobre 2023.

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