Pour Giorgio Messieri, “L’infini nombre des mouvements exécutés instinctivement par nos mains infatigables chaque journée pendant toute une vie nous font parfois oublier la perfection divine de leur structure.“
Lorsqu’elles glissent sur le clavier de l’ordinateur quand y écrit, le photographe les observe. D’où ensuite ces clichés des mains, leurs doigts, leurs “entre” en une sorte d’état des lieux émergeant en négatif de la disparition des choses elles-mêmes.
Reste un état de survivance de la main où l’étrangeté du temps est mise en scène par le vide qui l’ entoure. Il s’agit de faire émerger une esthétique de l’Intervalle. La main n’est plus une simple déposition mais d’un avènement qui transperce de son flux et de sa lumen les apparences liées à la notion d’empreintes.
De telles photographies constituent des paysages tendus plus que fermés qui nous conduisent progressivement vers ce “ maintenant ” pour en souligner une beauté et en faire émerger ce qu’elle donne et retient.
jean-paul gavard-perret
Giorgio Messieri, Mains, L’Oeil de la Photographie, Paris, novembre 2023.