Paolo Roversi a invité des oiseaux de fauconnerie à investir librement son studio pour réaliser une série mystérieuse. Hiboux, chouettes et faucons sont inondés voire saturés de lumières en des Polaroids grand format.
Les tons monochromes et l’art du portrait chers à Roversi trouvent là toute son ampleur. Le photographe a toujours été fasciné par les oiseaux Et l’idée de les photographier dans son studio est due à Chiara Bardelli Nonino, curatrice de son exposition au musée d’art de Ravenne.
Existe toujours chez lui un face-à-face avec son sujet quel qu’il soit dans ce qui tient, même avec ces rapaces, d’une rencontre, d’un échange qui peut se ressentir avec un battement d’aile, un frisson. “Cette émotion, c’est un moment de vie particulier que l’on partage”, écrit Roversi.
Arrivés avec un fauconnier, ces oiseaux laissés libres sont allés se poser directement sur son tabouret, et l’artiste les a photographiés comme un comme n’importe quelle personne et une seule séance a suffi.
L’usage du Polaroid crée par ailleurs une part d’inattendu qui plaît à l’Italien. Et il a chercher dans cet “entretien” avec les oiseaux l’essence de la beauté, moteur de mon travail. “La beauté et son mystère, que ces oiseaux incarnent particulièrement bien me fascinent” , note celui qui poursuit, par cette beauté, celle de la vie.
jean-paul gavard-perret
Paolo Roversi, Des oiseaux, Atelier EXB, 2023, 88 p. — 39,00 €.