Shelley Aebi : portraits de femmes

Cons­truire, dit-elle

Shel­ley Aebi ignore dans ses prises tout édit de chas­teté, sans pour autant tom­ber tant s’en faut dans la por­no­gra­phie ou et à l’inverse dans la mora­line. Mais les belles de jour ou d’ombre semblent aspi­rées vers le haut. C’est pour­quoi elle se laissent sai­sir avec doci­lité au sein même de leur nudité.
Rien n’est tou­te­fois pro­mis aux voyeurs et voyeuses. Ces denier(e)s sont néan­moins livré(e)s au risque de la défaillance panique si bien que l’usage de l’ombre per­met à la pho­to­graphe et par son clair-obscur d’atténuer le risque que font cou­rir de telles méduses scé­na­ri­sées par la fée mélusine.

Dans cette confron­ta­tion plus spec­trale que spec­ta­cu­laire, le noir et blanc joue de diverses tona­li­tés, le corps sort de ses abri et l’identité se déploie tout en res­tant énigme. La pro­fon­deur de l’âme se sai­sit sur un visage ou même un dos entre ombre et lumière — his­toire de faire un temps de chaque modèle celle qui nous roule dans les songes par les cen­drées de Shel­ley Aebi.
Elle sait écou­ter ses égé­ries dans la fra­ter­nité de ses prises induc­trices d’espérances et d’une mélan­co­lie qui hante l’une comme ses autres. Les femmes res­tent sen­sibles à cette atten­tion dans ses pho­to­gra­phies d’une ten­dresse étrange mais où la dou­ceur est sans pathos ou condes­cen­dance. Un cer­tain silence parle. Il est fruit de rêve, de cau­che­mars ou de longues insom­nies ou de ce qui est pudi­que­ment tu.

jean-paul gavard-perret

Voir le Face­book de Shel­ley Aebi

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