Des ratés

(hom­mage à Raoul Ubac)

Reprendre l’avancée, aban­don­ner la bor­dure, retrou­ver l’étendue jusqu’à l’arbre rond qui est au bout du champ et dont les branches basses sur­veillent les lignes de fuite et le pelage pei­gné étendu, large, plein com­plet et tout brossé dans le bistre ou le marine ouaté.
Essayons de nous rap­pe­ler la situa­tion même si l’époque devient floue, peu dis­cer­nable car mal conservée.

A la place, les palis­sades d’injures de la bêtise déferlent sur l’automne qui ne par­vient plus à faire entendre sa voix. Rien ne sert de cher­cher qui hurle à cause du trouble ou du désar­roi quand il n’existe plus d’ordre natu­rel ou logique.
Les êtres ne semblent plus que des res­ca­pés épris d’attaques inutiles. Que tout espace libre soit dû aux mitrailleuses des mots ne fait de tels res­ca­pés des pénitents.

Seule une cer­taine pein­ture hurle sobre­ment vers ceux qui, dans des marais salés, s’enfoncent et s’engloutissent en bou­geant haut les bras et rou­lés en fagots d’histoire dans un conti­nent liquide aux berges peu solides.

jean-paul gavard-perret

1 Comment

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One Response to Des ratés

  1. Villeneuve

    Un éclat d’ardoise ramassé en Haute Savoie . Expos et lithos chez Aimé Maeght et tant d’autres talents que JPGP sou­ligne par un article suc­cinct mais ” coup de point ” . Surréaliste .

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