Confit danse
Ici, et comme il est indiqué en fin de volume, “les 53 lettres d’un titre fabriquent et/ou détruisent les 53 pages” d’un livre. Dans chaque page et sur ce qui y est écrit, une des lettres de titre est occultée et vient mettre à mal non seulement l’orthographe de l’ensemble mais son sens et ce, en fidélité à cette nouvelle poésie lettriste et spatialiste que l’auteur invente selon divers artifices rhétoriques et sémantiques dans ses livres.
Existe là une nouvelle “creu-ation” par la pression du titre qui va organiser un certain chaos mais ouvre tout autant une contingence divergente d’un propos premier dont les anomalies — plutôt qu’abrutir l’espace et le sens, en crée une confi-danse.
Jaffeux lui-même rappelle combien l’évasion d’une lettre exacerbe ce qui est écrit de manière programmée pour le déplacer vers une programmatique d’un discours où le vide et l’absence des lettres crée un nouveau rebord et débord.
Et ne serait-ce pas parce que le monde brûle qu’il faut à la littérature jeter une lumière qui se manifeste ici de manière délicieusement obtuse ? Après tout, c’est bien là le sens de la poésie : l’esprit doit se laisse distraire, oui, distraire dans le dérèglement d’un incoercible “hasart” des plus programmés pour la création des aléas d’un texte et d’un monde du même tabac.
D’où ce fleuve poétique si différent de celui qui traverse habituellement ce champ. Le lecteur peut en avoir l’estomac tout barbouillé mais bientôt il comprend qu’il n’avait jamais remarqué qu’il y avait autant de ponts et de passerelles dans la poésie. Celle de Jaffeux ne peut pas encore se réciter dans sa tête comme une litanie.
jean-paul gavard-perret
Philippe Jaffeux, Comment l’idée d’un titre suffit à décrire le sort d’un livre creux, Éditions Milagro, 2023, 116 p. — 22,00 €.
Philippe Jaffeux, Comment l’idée d’un titre suffit à décrire le sort d’un livre creux
Confit danse
Ici, et comme il est indiqué en fin de volume, “les 53 lettres d’un titre fabriquent et/ou détruisent les 53 pages” d’un livre. Dans chaque page et sur ce qui y est écrit, une des lettres de titre est occultée et vient mettre à mal non seulement l’orthographe de l’ensemble mais son sens et ce, en fidélité à cette nouvelle poésie lettriste et spatialiste que l’auteur invente selon divers artifices rhétoriques et sémantiques dans ses livres.
Existe là une nouvelle “creu-ation” par la pression du titre qui va organiser un certain chaos mais ouvre tout autant une contingence divergente d’un propos premier dont les anomalies — plutôt qu’abrutir l’espace et le sens, en crée une confi-danse.
Jaffeux lui-même rappelle combien l’évasion d’une lettre exacerbe ce qui est écrit de manière programmée pour le déplacer vers une programmatique d’un discours où le vide et l’absence des lettres crée un nouveau rebord et débord.
Et ne serait-ce pas parce que le monde brûle qu’il faut à la littérature jeter une lumière qui se manifeste ici de manière délicieusement obtuse ? Après tout, c’est bien là le sens de la poésie : l’esprit doit se laisse distraire, oui, distraire dans le dérèglement d’un incoercible “hasart” des plus programmés pour la création des aléas d’un texte et d’un monde du même tabac.
D’où ce fleuve poétique si différent de celui qui traverse habituellement ce champ. Le lecteur peut en avoir l’estomac tout barbouillé mais bientôt il comprend qu’il n’avait jamais remarqué qu’il y avait autant de ponts et de passerelles dans la poésie. Celle de Jaffeux ne peut pas encore se réciter dans sa tête comme une litanie.
jean-paul gavard-perret
Philippe Jaffeux, Comment l’idée d’un titre suffit à décrire le sort d’un livre creux, Éditions Milagro, 2023, 116 p. — 22,00 €.
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