Simona Sora est journaliste, essayiste, traductrice et romancière roumaine. Sa première fiction (Hotel Universal, Belfond, 2016) est devenu un best-seller dans son pays. Dans ce nouveau roman - et sur le mode de miroir que l’édition scénarise — l’auteure met en rapport deux hypothèses à propos de la vie de Maïa, l’héroïne.
Sora confronte en conséquence à deux mondes : celui de l’Est et de l’Ouest. Les deux possèdent leurs contraintes et leurs exigences. Et dans les deux cas, Maïa doit entrer en “complaisance”, selon une voie médiane pour essayer de capitaliser ses retours d’expérience.
L’auteure propose ces deux versions avec crudité (celle du réel) et humour. Et de chaque “côté” du livre le résultat reste le même : la désillusion est au rendez-vous même si apparemment ces deux mondes diffèrent très largement.
Néanmoins, l’hypocrisie règne et laisse peu de place à la vérité de l’être : il est poussé à une impasse. Que celle-ci soit différente ne change en rien la donne. Il n’existe nulle passerelle pour les piétons de l’existence. Les ponts sont faits pour les puissants et leur fleuve déborde trop souvent pour que les autres osent même se lancer dans l’aménagement de ses rives.
jean-paul gavard-perret
Simona Sora, Complaisance, traduit du roumain par Florica Courriol, Des femmes — Antoinette Fouque, Paris, 2023, 440 p. — 25 ‚00€.