Il faut une fenêtre pour que l’homme puisse regarder. Et une photographie aussi. Car est nécessaire un horizon, un monde, un mode, une perspective. Avec coulisses ou déclic — l’équivalent pour l’oeil du langage.
Le monde comme la photographie regarde tout ça. C’est pourquoi il faut les respecter et ne pas les contempler n’importe comment. C’est aller ainsi dans leur appel à être.
En conséquence, il n’existe pas de photographie figurative comme de monde abstrait. Les deux n’ont jamais existé. Leurs opposés, à l’inverse, produisent des mises en scène et le goût de la ressemblance. Chacune ouvre à l’amour des choses, à leur matérialité étrangère.
Elles nous abasourdissent en nous fixant là, en nous faisant face, et à leur portée. Elles écrasent la couleur ou la caviardent de noir et blanc en rebondissant vers la chose par reflets et apparences.
jean-paul gavard-perret
Photo de Man Ray