Voyager vite n’est pas toujours sans dangers
Teleportation Inc. était, dans l’esprit de ses créateurs, un diptyque. Fort du succès rencontré tant de la part des lecteurs que de l’éditeur, les auteurs se sont remis à l’ouvrage pour un nouvel épisode, une histoire complète toutefois, qui apporte quelques réponses à des questions restées en suspens dans le diptyque.
L’agent Trev est dans le service des archives classifiées à la recherche des raisons qui ont amené les responsables à cacher une information cruciale quant au fonctionnement de la téléportation. Il est surpris par l’agent Lubia Thorel qui, tout aussi illégalement, est là pour trouver des indices sur des expériences menées par la C.T.G. — Compagnie de Téléportation Galactique – amenant le ravage d’un univers.
Les deux agents tentent de rentrer, sans succès, dans une pièce ultra protégée. Aussi, ils sont bien inquiets quand ils sont convoqués par le directeur. Celui-ci ne parle pas de leur intrusion illégale mais veut qu’ils fassent équipe pour enquêter sur l’explosion du téléport de la planète Vyliconsalé. Sur ladite planète l’intrus, qui semble être responsable de la catastrophe, a enlevé une femme blessée par l’explosion…
On retrouve, bien sûr, le duo de héros dont les caractères opposés permettent nombre de situations et péripéties tant cocasses que dynamiques. Et c’est le dynamisme qui porte cette intrigue où les héros sont contraints d’affronter moult périls pour accomplir leur mission, mais aussi pour sauver leur peau.
Dominique Latil, à l’instar de son ami Christophe Arleston, aime mettre en scène des femmes fortes, au caractère trempé, qui savent ce qu’elles veulent et qui l’obtiennent autrement que par des pleurnicheries ou coucheries. Face à ces héroïnes, le pendant masculin fait piètre figure. Et dans cet album, autant Lubia Thorel est pétulante, autant Trev est angoissé, craintif, voire geignard.
Romain Sordet continue d’offrir un dessin remarquable, travaillé, soigné, aux multiples et pertinents détails. Il donne des personnages parfaitement campés, qu’ils soient humanoïdes, extraterrestres ou… métalliques. Ses décors inventifs régalent l’œil autant qu’ils l’étonnent comme les mises en scène des nombreuses actions.
La colorisation d’Aurélie F. Kaori comporte tous les variétés de teintes pour valoriser le graphisme de belle manière.
Un nouveau tome qui se révèle une belle surprise. Une série qui pourrait se poursuivre sans dommages tant l’environnement semble riche.
serge perraud
Dominique Latil (scénario), Romain Sordet (dessins) & Aurélie F. Kaori (couleurs), Teleportation Inc. — t.03 : La Planète perdue, Bamboo, label “Drakoo”, mai 2023, 48 p. — 14, 90 €.