Considérations et promesses
Pour dire l’extase du monde et son émerveillement, la botanique poétique peut passer paradoxalement par le repentir d’un baiser à qui trouve un salvateur plus humain que le commun des mortels. En l’âme grêlée se désamarre alors une détresse.
Se dessinent en ce livre des parterres où les mots et les fleurs ne sont jamais gelés. Un murmure éclot de leur caresse là où souvent le mystère ravive la torpeur de son énigme. Tout tient d’une forme de volupté dans l’épaisseur de la nature qui permet l’exploration d’un monde enveloppé d’une ambre charnelle.
D’une rive à l’autre du monde sans emprunter des ponts, Lambert donne des raisons d’espérer. Et de la botanique se crée un couplage avec le sentiment d’exister au bord de l’aplomb et aux confins des chutes.
Face à la brutalité du monde et les affres de l’être se perçoit ce qui file au ras du végétal pour déloger ce qui tue grâce au murmure poétique qui devient une salutation dont l’auteur réinvente les codes.
jean-paul gavard-perret
Pierre-Olivier Lambert, Bontaniska poesi, Ars Poetica, février 2023, 116 p. — 18,00 €.