Ce premier roman met en scène une mère — depuis peu car c’est une question d’heures — qui regarde son bébé depuis son lit de la maternité. Elle se demande comment ne pas casser un si petit être.
Preuve qu’une naissance n’est pas la fin d’un état mais le commencement d’un apprentissage.
Peu à peu, les journées doivent se focaliser sur le rythme d’un enfant presqu’encore “étranger”. Mais l’amour fou qui lie la mère et sa fille a du mal à découvrir le bon équilibre.
Pianiste, elle n’a plus le temps de s’exercer d’autant que le père violoniste continue ces tournées en se souciant guère du nouveau-né.
S’en suit une recherche de soi avec comme seule compagne (en dehors du bébé tant aimé) la nature. Elle n’est donc pas pour rien dans l’accession à la renaissance de l’héroïne en tant que femme plus que de mère.
Et c’est la belle leçon d’un livre dont l’auteur évacue toutes les idées reçues sur la maternité si bien que ce livre de femme devient aussi lumineux que singulier.
jean-paul gavard-perret
Virginia Helbling, Où naissent les mères, Traduit de l’italien par Lucie Tardin, Editions des femmes — Antoinette Fouque, Paris, 2023, 192 p. — 15,00 €.