Nous n’attendions pas Bergounioux dans un tel registre et ce, même si depuis toujours et selon les premiers Anciens, déjà, la guerre était mère de toutes choses. Bergounioux était donc contraint de revenir sur le thème car c’est pour exterminer que se font les innovations.
Nos ancêtres passèrent ainsi du silex au bronze puis au fer, de l’arc à l’arquebuse. Et les forgerons succédèrent aux tailleurs de pierre avant d’être remplacés par les ingénieurs de technologies de plus en plus sophistiquées.
L’auteur se focalise sur un de ces “après” : le B 52 “universellement connu sous l’appellation de Forteresse volante” et qui “fut l’instrument principal des bombardements stratégiques qui ruinèrent l’Allemagne.” rappelle Bergounioux.
Et c’est parce que leur histoire n’avait jamais été contée que l’auteur trouve là “les chances du récit, la liaison toujours incertaine entre l’événement et sa relation”.
Se découvre par ce “docu-fiction” poétique une histoire d’un changement significatif où, une fois de plus, se mélangent le peuple innombrable des morts et celui, futur, qui attend statut de prochaine victime de telles inventions qui font l’histoire — ou la défont.
jean-paul gavard-perret
Pierre Bergounioux, B-17 G, Illustrations de Jan Voss, Editions Fata Morgana, Fontfroide le haut, 2023, 64 p. — 14,00 €.
Une action suscite toujours une réaction . Donc le changement génère un autre état des instruments du moment . Pierre Bergounioux développe dans la conjoncture actuelle , à savoir la guerre , une genèse qui prend source dans la ” Forteresse volante ” qui ruina l’Allemagne . Il offre un ” docu-fiction ” , apparemment éloigné de ses thèmes , et en vérité fidèle à son souci permanent des victimes en tout genre . Succinctes et foudroyantes illustration de Jan Voss et titre ” Polémologie ” de JPGP passeur exact des 2 auteurs .