Méditant sur la notion de zéro et menant le combat contre lui, Claude Minière fouille idées et souvenirs les plus anciens à travers les rites de la nature. Et ce, pour trouver “l’eau potable en dépit des empoisonneurs de la pensée”.
Il ne cherche pas la place pour nous endormir de mots mais, par leur présence, nous réveiller.
Il découvre de la sorte, et par les rapports aux mots, les changements qui viendront encore entre deux rives. S’enfoncer dans l’écrit, c’est créer un rassemblement et un “Nouveau calendrier” partout dans la nature où pointent des roseaux dans la fraîcheur retrouvée.
Pour Minière,la poésie est la raison d’être là. Elle permet d’écouter ce qui s’annonce et ce qui s’éloigne. Par elle, l’auteur ne cesse à travers des événements collectifs ou personnels de vivre un autre temps, une autre dimension, histoire, mythe, fable.
Bref, ce qui touche au réel de manière inattendue par les points de croisement entre pleins et déliés. Une telle poésie retrouve une “franchise première” qui rassemble l’avant, le pendant, l’après, le désert, les jardins,.
Partout se retrouve “le chemin d’Orphée” où les vivants s’occupent des morts, et les morts des vivants. Dans l’espoir d’un désir de durer.
jean-paul gavard-perret
Claude Minière, Les chéris, Tituli Editions, Paris, 2022, 80 p. — 12,00 €.