Omar Ba, Droit du sol — Droit de rêver (Right of sol — Right to dream ) — exposition

Ouvrir le monde

La Gale­rie Tem­plon New York inau­gure son nou­vel espace avec le peintre Séné­ga­lais Omar Ba. Infa­ti­gable et jamais prêt à renon­cer, face à son flot de sou­ve­nirs et l’Histoire qui les tra­versent, à chaque étape de sa tra­jec­toire il se demande “que faire ?“
Il trouve tou­jours la solu­tion pour saluer ses ori­gines et ses droits comme il se doit.

Créer revient fait à la fois lire, com­prendre, pen­ser, réfu­ter le monde, le repen­ser au nom de l’existence. Cha­cune de ses oeuvres devient une réflexion enga­gée et poli­tique sur la place du conti­nent Afri­cain.
Le tout en com­bi­nant des réfé­rences eth­niques, des clins d’œil à l’histoire de l’art et de l’actualité qui offrent une vision troublante

Très éla­bo­rées, ses toiles sont habi­tées de chi­mères et d’hybridations entre des mondes réels ou fan­tas­més. C’est à par­tir des tra­vaux de l’historien et phi­lo­sophe Valen­tin Yves Mudimbe, qu’il s’est inter­rogé sur les pré­ju­gés contre les démo­cra­ties afri­caines, les res­sorts his­to­riques et cultu­rels qui entravent les liber­tés indi­vi­duelles sur le conti­nent mais aussi leurs consé­quences sur l’identité afro-américaine.

Les évo­lu­tions récentes de la ques­tion noire aux Etats-Unis ont une réso­nance directe sur la façon dont la jeu­nesse afri­caine des­sine son des­tin. A tra­vers ces mou­ve­ments, Omar Ba montre  aussi com­ment le conti­nent reste à la recherche de son his­toire. A ce titre, l’art demeure l’arme pour offrir sa vision géo-politique du monde.
Et s’il cultive aussi cer­tains fan­tasmes, c’est pour élec­tri­ser le réseau des synapses des consciences afin de véri­fier si leur régime à base de dua­lité per­met cer­taines avancées.

Omar Ba crée à tra­vers ses tech­niques mixtes des œuvres de plus en plus sophis­ti­quées : elles parlent autant à l’esprit qu’à l’émotion. L’artiste explore les arcanes de la pro­tu­bé­rance de l’ego de ceux qui croient jouir du monde de l’ “Autre” en por­tant sur lui une lumière mal­saine et une trans­pa­rence dou­teuse.
N’ existe cepen­dant chez l’artiste nulle haine ou pleur­ni­che­rie mais indis­cu­ta­ble­ment un tra­vail de culture plu­rielle qui pro­cure un plai­sir indicible.

jean-paul gavard-perret

Omar Ba, Droit du sol — Droit de rêver (Right of sol — Right to dream), Gale­rie Tem­plon New York, 293 10eme Ave­nue, New York, du 7 sep­tembre au 22 octobre 2022.

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