Farces et attrapes
Les égéries façon Kourtney Roy sont des femmes rebelles à la beauté fatale ou des ménagères surmenées, manière de jouer avec les stéréotypes pour les brouiller avec humour.
Née au Canada, son père était cow-boy. Dès lors, elle a créé à son tour d’étranges westerns aux paysages urbains ou étendues désertiques . Assumant tous les rôles — du storyboard au stylisme, cadrage, mise en lumière, maquillage, et direction d’acteur -, elle-même pose et se transforme devant l’objectif .
Queens of Nowhere présente plusieurs séries réalisées sur une dizaine d’années. La créatrice reste toujours plus glamour, accompagnée de bellâtres à la musculature boursouflée. Dérision et l’autodérision règnent en maître.
Une mémoire est engagée là où se lient l’anecdote secondaire quoique capitale et l’intimité de l’artiste. Elle reste le personnage clé de scènes aussi banales qu’étranges et perturbantes.
En conséquence, elle crée tout un jeu grave et ludique dans ce qui demeure sans prises pour le regardeur.
Tout demeure ouvert entre la réalité et le fantastique.
jean-paul gavard-perret
Kourtney Roy, Queens of Nowhere, Galerie Esther Woerderhoff, Paris, été 2022.