Chantal Chawaf, Nocturnes

D’entre les femmes

Chan­tal Cha­waf fait retour ici à “trois vio­lences” qui sont les trau­ma­tismes que de jeunes femmes ont subi et dont nulle ne peut sor­tir sinon par pro­cu­ra­tion.
L’écriture n’en gué­rit pas mais elle per­met de mettre l’accent des­sus par touches aussi inci­sives que percutantes.

Les hommes entraînent ainsi des bles­sures et des relé­ga­tions qui attirent dans le vide même si une cer­taine rédemp­tion reste au tra­vail. Mais le viol a fait ses ravages.
Et les dif­fé­rents épi­sodes sont retra­cés avec juste ce qu’il faut de force et sans pathos.

La ten­sion de l’écriture fait tout. C’est bien autre chose que les mises en scène à la Angot.
Car, depuis tou­jours, Chan­tal Cha­waf ne triche pas avec ses lec­teurs et lectrices.

Grâce à un tel livre, se perce la nuit de l’être. Celui-là nous hante par le secret qu’il per­fore moins pour s’en déta­cher, que le sou­le­ver et le rap­pe­ler.
Mais la vie des héroïnes fait résis­tance même lorsque l’horizon avait pâli parmi tant d’ombres appesanties.

Celles qui furent et demeurent à (non)vie des vic­times res­tent por­teuses d’une lueur d’espoir. Il convient d’en conser­ver la flamme.
Par elle sur­git l’adhérence étroite à ce qu’il en est de la sur­vie des bafouées et vio­lées là où existe un néces­saire ver­dict qui s’inscrit contre la loi des pré­da­teurs communs.

jean-paul gavard-perret
 
Chan­tal Cha­waf, Noc­turnes, Edi­tions des Femmes — Antoi­nette Fouque, Paris, mai 2022, 114 p. — 15,00 €.

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