Le durable et le fugitif
“Cela me paraît irréel, et pourtant… Le dernier des rois pessinois est parti, entouré de sa garde rapprochée : ses filles” écrit l’une delle — l’artiste Mariette — pour saluer l’inventeur d’un royaume étrange — dont les reliquats sont parfois enfouis dans le sol — et qui est le maître de la gravure comme de l’édition d’art.
Il quitta Paris pour s’installer en 1965 à Saint-Laurent-du-Pont où il créa sa maison d’édition, “Le verbe et l’empreinte”. Sa collaboration avec Léopold Sédar Senghor fut déterminante et il édita son poème “New York” orné de six gravures en inox plaqué or, ajouré à l’acide, véritables dentelles de métal. Leur graphisme rectiligne et parfait a fait la marque absolue de son travail de gravure.
Il collabora ensuite avec les plus grands noms du monde de la poésie et de la prose, parmi lesquels Aragon, Asturias, Borges, Butor, Andrée Chedid, Michaux, Saint-John Perse, Tzara.
Mais il a créé aussi “L’archéologie pessinoise” pour ajuster sa réalité à ses songes en un montage et dissimulation de traces fictives mais réelles d’une civilisation prétendument disparue.
Par la perfection formelle de ses pratiques, Marc Pessin restera un créateur original et majeur de notre temps.
Il fut en plus un homme aux qualités humaines d’exception.
L’émotion que suscite son départ est grande.
jean-paul gavard-perret
J’en ai les larmes aux yeux !
Ce texte est si touchant ! On ressent la peine de J.P.G.P. par cette disparition .
Je connaissais de Marc Pessin Pessin , de cet homme d’exception, ce que sa fille Nicole ‚(ma chère amie) me racontait avec une fierté incommensurable !
Paix à son âme !
Marcus Pessinus, le dernier des rois Pessinois , fut un ROI de la gravure . Ses calligrammes honorent beaucoup de logis chambériens sans ignorer moult autres œuvres dont JPGP , passeur de l’émotion générale , rappelle les grandes lignes .