Fantasmagories
Le travail de Scanreigh est ce qui serpente dans la mémoire pour la segmenter afin que des Mélusine et autres silhouettes s’y immiscent en vibrations de formes et de couleurs ou parfois de noir et blanc.
Un autre jour se lève dans chaque tableau présenté à la fois dans l’exposition et dans le livre de Binder.
Dessins, lignes, couleurs détruisent les descriptions « objectives » : les uns et les autres ne forment plus des images de quelque chose dans ce qui devient une harmonie d’éléments a priori épars-disjoints.
Face à la superstition réaliste et ses simulacres, Scanreigh déniaise le langage pictural. L’incongruité des scènes est de mise pour charmer le regardeur qui devient le complice du créateur.
Surgit toute la force de transfiguration de l’image. Elle tire ici sa richesse de la fantasmagorie qu’elle engage.
jean-paul gavard-perret
Jean-Marc Scanreigh, Un art de la fougue, Galerie Sandra Blum, Strasbourg, du 28 avril au 11 juin 2022.
Jean Binder, Jean-Marc Scanreigh — Une vie en image, Editions ART-IMAGE, 284 p. — 30,00 €, Hall Ronde de Givry, 21 mai — 5 juin 2022.
Jean-Marc à l’image et JPGP à l’écrit . Une vie au plus que parfait .