Hai Zi, Le Langage et le Puits — poèmes courts complets 1983–1989

Tout infini nous res­tera inconnu

Hai Zi, ori­gi­naire d’une famille pay­sanne de la pro­vince de l’Anhui, passe son enfance aux tra­vaux des champs mais, sur­doué, il entre à l’école de Droit de l’université de Bei­jing à seule­ment 15 ans. Pas­sionné de lit­té­ra­ture clas­sique et de phi­lo­so­phie, il enseigne la phi­lo­so­phie et la théo­rie artis­tique. Il connaît autant la culture chi­noise que la culture occi­den­tale.
Tra­versé par une crise amou­reuse et exis­ten­tielle, il se sui­cide à l’âge de 25 ans.

Tous ces poèmes courts se carac­té­risent par une langue directe, immé­diate, ; ils sont tra­ver­sés de rap­pro­che­ments stu­pé­fiants, d’images oni­riques et hal­lu­ci­nées. La rura­lité y est cen­trale et résonne dans l’imaginaire chi­nois. La Bible donne une cou­leur mys­tique à nombre de ses poèmes.
Et ces poèmes courts se font de plus en intimes et sombres au fil du temps. Ils sont habi­tés par la perte de l’amour et de l’identité même si per­durent ça-et-là des mer­veilles de l’existence.

Chez lui, l’absolue poé­tique échappe à l’emprisonnement de la langue, aux épais­seurs de ses murs, à la fausse pro­fon­deur de ses ombres. C’est pour­quoi cet absolu de la poé­sie est aussi vir­gi­nal et silen­cieux que la mort tou­jours pré­sente à la racine aveugle de l’oeuvre qui prouve que tout infini nous res­tera inconnu.

jean-paul gavard-perret

Hai Zi, Le Lan­gage et le Puits — poèmes courts com­plets 1983–1989, tra­duit du man­da­rin par Yujia Yang & Pierre Vin­clair, Edi­tions Unes, Nice, avril 2022, 72 p. — 25,00 €.

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