Blow-up
La vie de Rudi Frey illustre le rôle du photographe “idéal”. Né en Allemagne, il a grandi avec sa famille à Salzbourg, en Autriche, après la fin de la guerre. Après avoir terminé ses études, il quitte Salzbourg et se rend à Paris pour étudier le cinéma. Il travaille comme directeur de la photographie et comme mannequin et assistant de David Bailey, le célèbre photographe de mode.
À partir de 1973, Rudi Frey travaille à Milan pour le magazine “Panorama” et plus tard comme correspondant permanent pour le magazine “Time” à Rome. En 2014, il a succombé aux conséquences à long terme du syndrome dit de la guerre du Golfe.
Le photographe a laissé des autoportraits et des photos de reportages : entre autres sur l’URSS où il vécut ou sur le mouvement “Solidarnosc” en Pologne qui lui valut la “Médaille d’or Robert Capa” en 1981.
Il a aussi créé des photographies publicitaires pour Silvio Berlusconi et un récit photographique sur Ronald Reagan.
En 2019, ses œuvres furent cédées en tant que succession aux archives Fotohof, où elles ont conservées et rendues accessibles. L’exposition Rudi Frey – Professione : Reporter s’articule autour d’un grand nombre d’autoportraits qui le montrent volontairement comme stéréotype susmentionné, insouciant et casse-cou.
Et ce, non sans clin d’oeil à Antonioni : le titre de l’exposition est emprunté à l’un de ses films et le photographe rappelle celui de Blow Up.
Toutes les photographies de Rudi Frey témoignent de l’âge d’or de la photographie de presse. Elle était alors le medium clé du reportage d’image.
Se retrouvent aussi des photographie de mode et le glamour des « Swinging Sixties », de même que les grands reportages photos d’investigation des régions du monde en crise et en conflit qui sont caractéristiques de cette période.
jean-paul gavard-perret
Rudi Frey, Professione : Reporter, Fotohof, du 3 juin au 30 juillet 2022.