Lydia Padellec, La guitare dans l’arbre suivi de Il neige sur la mer

Faire par­ler le silence

C’est parce que le silence parle que Lydia Padel­lec le jouxte en l’épousant presque dans l’attente d’un signal.
Dans ce but, il s’agit de “N’être plus que le silence / A la lisière du mot”.

Tout se joue dans un jeu d’encre et de neige parce que l’auteure sait que sous notre volonté de par­ler nous sommes sans parole.
Et c’est pour­quoi, par la voie de la créa­tion, la poé­tesse cherche “lalangue” chère à Lacan.

Chez lui, elle nais­sait de l’accident. Ici, à l’inverse, le plus haut le sculpte ou du moins  indique le pas­sage et en consé­quence la révé­la­tion de l’être et de son mys­tère. Celui-ci demeu­rera encore caché mais l’investigation suit son cours.
L’atteindre n’est pas simple car si la neige fond il n’en reste plus rien et si l’encre s’en mêle, elle risque moins de l’inscrire que de le trans­for­mer en taches.

Mais c’est là la grand pari de toute poé­sie digne de ce nom. L’exercice de la parole est donc fas­ci­nant, périlleux : le lan­gage — quoique incar­céré par son incar­na­tion — doit per­mettre de com­prendre ce qui se cache dans la mai­son de l’être comme la flamme qui l’habite.

jean-paul gavard-perret

Lydia Padel­lec, La gui­tare dans l’arbre suivi de Il neige sur la mer, Edi­tions Au Sal­vart, Vieille-Eglise-en-Yvelines, 2022, 75 p. — 12,00 €.

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