Jean-Michel Maulpoix, Rue des fleurs

Poésie de quatre saisons

Jean-Michel Maul­poix ne cesse de bar­bo­ter dans le même mari­got lyrique depuis près d’un demi-siècle.
Il repré­sente à lui seul la défense et l’illustration d’une poé­sie bien droite et propre sur elle tout en culti­vant algues et orgues des figures de style et volutes.

Pape et pope de la mélan­co­lie bien douce, adepte des chro­mos de rues ou de ban­lieue lorsqu’il joue les Poul­bot de la rhé­to­rique, le poète tou­te­fois ne peut être taxé — dans sa constante — de renier la caresse constante de la merveille.

Cette poé­sie de quatre sai­sons et ici en quatre lieux cultive les fleurs sauf celles du mal. Se retrouvent tous les pon­cifs du temps dans une poé­tique éco­lo­gique en dila­ta­tion du temps d’avant.
Et Maul­poix reste le cise­leur de mirages, le réta­meur de réalités.

Tout demeure en feu­trine soli­de­ment cousu au bord d’une tunique qui appelle de ses voeux celle de diverses aca­dé­mies.
Tout est fait pour le ravis­se­ment et rien pour la facé­tie dans une approche qui, de chaque triste figure, fait un pon­cif dans les har­mo­niques du soir.

La poé­sie se cultive ici sur le velours et le ration­nel sub­ti­le­ment caché. Dans un tel logos, il n’existe pas le moindre muscle tordu. La seule urgence est de peindre des pay­sages de sève sur­an­née où les lignes paral­lèles ne risquent jamais de se ren­con­trer.
Et c’est bien là le pro­blème. Un tel gym­naste de la chi­mère fait regret­ter les équi­li­bristes du doute.

jean-paul gavard-perret

Jean-Michel Maul­poix, Rue des fleurs, Mer­cure de France, février 2022, 88 p. — 10,50 €.

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