Ce n’est pas sans une certaine annexion du héros de ce livre que Carles Diaz nous invite dans une fantastique traversée à la découverte du peintre allemand du XIXème siècle Carl Alexander Simon, artiste oublié et exilé au Chili en 1850.
Carles Diaz ouvre le journal imaginaire de l’artiste. Celui-ci y confie de la manière la plus simple et directe qui soit ses espoirs et ses doutes, sa conception de la peinture, son rapport à la nature et son appel irrévocable à la liberté sans laquelle il n’existe pas de création digne de ce nom.
Entre poèmes et proses le livre emporte là où l’incantation de l’art et de la vie s’épanouit loin de tout jugement ou facteur d’autorité. Le texte avance mais chaque poème permet à la fois un repos et un temps de réflexion.
Le lecteur est conquis par une telle démarche hors des chemins balisés.
Le langage est toujours précis et non sans une élégance propice à ce chemin de remontrance et de révélations.
Un pan de l’histoire de l’art qui s’était depuis longtemps refermé se voit régénéré au “rude vent austral” qui emporte le verbe sur les traces d’un pays “d’où l’on ne revient pas” mais où tout est permis
jean-paul gavard-perret
Carles Diaz, L’arbre face au monde — Vies et destin de Carl Alexander Simon, Editions Poésis, Paris, 2022, 208 p. — 18,00 €.