Différentes formes du sentiment d’exister
Le photographe franco-vietnamien Pham Viêt Sĩ propose des portraits-corps d’enfants, d’adolescents et de femmes, ainsi que l’autoportrait.
Toutes ses prises sont empreintes d’une vulnérabilité et de sensualité que la nudité (totale ou à demi) impose avec un je-ne-sais-quoi d’indéfinissable.
La vision est piquante, attentive, impertinente. Tout s’efface au profit d’une tendresse non sans beauté. Se croisent les vies de bien jolies personnes.
Ecartant la tentation “exotique”, l’artiste préfère au raffiné l’épure d’un langage qui nous ramène dans l’ici-bas.
Pham Viet (1975 — 2005) savait qu’il ne faut jamais rechercher le prétendu marbre de l’identité supposée mais sa terre friable, celle qui nous fait face dans le réel comme dans l’illusoire au sein d’un jeu de piste.
C’est sans doute pourquoi ses photographies “ creusent ” et font exploser l’âme par les corps qu’elles exposent.
Différentes formes du sentiment d’exister peuplent ces portraits selon un ordre affectif ou émotionnel.
jean-paul gavard-perret
Pham Viêt Sĩ, Présences, Galerie Minds’eye, 221 Rue Saint-Jacques, 75005 Paris.