Mais qui est cette étrange fugitive ?
Autour d’une étrange jeune femme, une recluse au visage de geisha, le romancier développe toute une série de péripéties, d’actions et d’interactions plus ou moins mouvementées mais qui génèrent un beau suspense. Denis Zott conçoit une intrigue dont on découvre avec intérêt toutes les ramifications, allant de surprises en surprises en suivant l’alternance des différents protagonistes.
Une approche qui semble disposer de belles capacités d’adaptation.
À Auxerre, Johnny, sa compagne et son fils vivent dans des conditions très difficiles. Cependant, il est sur une affaire qui permettra de les faire soigner. Avec quelques complices, il doit enlever une jeune femme, au look étrange, et la remettre à un commanditaire dans le Tarn. Alors que Johnny et ses complices approchent du lieu où doit se faire la transaction, la jeune femme s’écrie de faire attention au garçon. Ils ne voient personne mais à quelques distances, c’est un choc et la voiture décolle.
Charles Baron, le monarque de la région, rêve à son envie d’ailleurs pour combattre le mal-être qui le ronge depuis la mort de son fils unique. Il veut également offrir le mieux à Thomas, son petit-fils adoré. Il est sur sa terrasse lorsqu’il perçoit une explosion. Son neveu, Roll, le capitaine de gendarmerie l’appelle peu après. C’est un accident où trois hommes sont décédés et Thomas, percuté, est entre la vie et la mort. La mère Louise a vu une femme vêtue de blanc s’enfuir.
Chez les Renard, une exploitation agricole voisine, le retour du fils sorti de prison doit permettre, grâce à ses relations nouées en taule, une extension de leurs activités illicites.
Et Baron, cet ancien commandant de parachutistes, va tout mettre en œuvre, même les moyens illégaux pour retrouver la fugitive.
Or, il n’est pas le seul à rechercher sa trace. Mais qui est cette dame blanche ? Qui est le commanditaire de l’enlèvement ? Et pourquoi ?
Pour faire vivre ses péripéties, l’auteur élabore une poignée de personnages principaux aux profils soigneusement étudiés, aux caractères travaillés, élaborés, avec une belle propension à approfondir des registres psychologiques.
Le choix du cadre, un milieu rural où, par nature, il ne se passe en général pas grand-chose, donne une belle résonnance aux rebondissements.
Avec cette Dame blanche, Denis Zott signe un roman inédit qui retient l’attention, suscite une lecture en tension jusqu’à un dénouement bien inattendu.
serge perraud
Denis Zott, La dame blanche, Hugo Poche, coll. “Suspense”, janvier 2022, 448 p. – 8,50 €.