Manet, L’asperge en 1880, huile sur toile H. 0.169 ; L. 0.219
A compter du 03 01 2022, Didier Ayres va livrer régulièrement dans les colonnes du litteraire.com les méditations extraites de son Cahier Art, qu’il présente ainsi :
j’ai conçu ces textes comme des fragments, fragments de fragments qui tous, comme dans le calcul d’une sphère, confinent à dessiner un orbe, celui de la définition de l’art, de l’artiste, du poème
cette vision ne m’a été offerte finalement qu’après la mise au propre des 12 entrées de cette publication
mais celle-ci a gardé le côté lapidaire qui convenait bien ici à mon régime d’écriture
il faut donc lire ces textes comme autant de petits lamparos dans les eaux intérieures
Et même si l’art a un lien avec le corps, il reste lui-même, juste empreint
d’un peu de chair.
Quel regard faut-il à l’artiste pour toucher la globalité de son objet,
dénoncer les faits puis les rendre à leur vérité ?
Le poème est autarcique.
Le poème existe dans ce qui n’existe pas.
Vient après la réalité.
Et pareillement la devance.
Car appuyé à une absence.
Un rêve de soi.
La possible naissance de l’art est don.
Je pense nettement ici à la peinture (peut-être à l’asperge de Manet).
Sinon, tout y est trine.
Opiniâtreté, travail, intuition.
Sans repos stylistique.
À vif, disons.
Une force intérieure.
Elle seule conduit l’artiste, son espoir.
Même s’il est grandement nourri de solitude.
Aller donc à la rencontre.
L’œuvre d’art ne dépend de rien, sauf sans doute du discours (pensons à Ben).
Un travail qui se compte en courtes décennies (pensons à Pollock).
Sur de nombreuses pentes.
Livrer la personne à la personne (personne, c’est-à-dire Personne).
Donc, sous-entendre la perte et l’absence.
Il faut suivre les ramifications des formes.
Consulter l’intégralité des 12 fragments
didier ayres
Saint-Junien/Paris/Grenoble — 21/22