L’essai de Frédéric Dechaux joue entre maîtrise et abandon.
Emerge un foyer de déréliction face aux maîtres de temps au cogito vaseux face à ceux qui les ont précédés — des philosophes grecs à Nietzsche.
L’auteur approche les radiances d’un monde en décrépitude qui veut ignorer ses profondeurs cachées.
Surgit une expérience spirituelle, philosophique de la vie. Soudain la perte d’âme devient tangible.
Le livre devient une méditation selon d’étranges mariages excentriques mais aussi mélancoliques et tenaces. Dechaux développe une réflexion aussi élégante que généreuse.
Même s’il n’est plus question de donner sens au monde. Il n’en veut plus.
L’auteur développe une voie très personnelle qui casse certains codes intellectuels et spirituels ou du moins ce qu’il en reste.…
A sa manière, il devient prophète et créateur de son propre monde, de sa propre mythologie face à l’irréparable mais selon une façon éveillée en contradiction aux façons d’endormis de pensées discutables.
jean-paul gavard-perret
Frédéric Dechaux, L’ornithorynque à lunettes, éditions Tarmac, Nancy, 2021, 78 p. — 12,00 €.