Marcel Miracle propose des leçons pratiques de dissection par ses dessins. Lorsqu’il était enseignant, il se déplaçait du fond de la classe jusqu’au tableau et lorsqu’il était géologue il prospectait les déserts, dans les deux cas pour retirer l’ennui où l’on veut nous faire croupir.
Ses dessins continuent cette lutte en leurs exercices d’ “idiotie” contre la bêtise.
Au besoin, il se déguise en fantôme, construit des images qui sortent comme spontanément de sa tête en état de légère fluorescence. Miracle sait que plus il vieillit plus il appartient à la génération de l’avenir, celle qui donne l’atout à l’amour à l’italienne (ail et fines herbes) et au baiser à la française qu’il pratiqua sans doute à huit ans à peine avec une de ses cousines.
Il est capable de créer partout : au milieu des dunes comme dans un petit bistrot intemporel de Lausanne ou de Lons le Saulnier en mangeant un sandwich tandis qu’un jukebox joue Les Chats Sauvages ou Gene Vincent. Certes, il estime que ça ne vaut pas le jazz mais pour lui l’avenir toujours là: il l’agite de son bagage mental et imaginaire. Bref, c’est un terrestre extra qui a trouvé pour l’accompagner la plus parfaite et belle des compagnes.
Elle sait que ses dessins en leurs “minutes” valent de l’or car ils sont des pierres aussi drôles que philosophales.
Et pour lui rendre hommage avec ZOAR : zone d’activité réduite, il a créé 4444 pages sur son environnement immédiat car pour lui c’est là “Le devenir-monde de la pensée”. C’est aussi un hommage au « Gênes » de Cendrars dans « Bourlinguer ».
C’est enfin et sans doute à ce jour sa plus belle exposition.
jean-paul gavard-perret
Marcel Miracle, Exposition ZOAR, Galerie Magnin, Paris, du 9 décembre 2021 au 1er Mars 2022.