Maria Grazia Granati, Tauromachie

Quand la tau­ro­ma­chie n’est plus affaire de machistes

Après s’être inté­res­sée aux boxeuses en 2016,  Maria Gra­zia Gra­nati a visité les écoles de tau­ro­ma­chie dans le sud de l’Espagne, pour suivre plu­sieurs filles pen­dant qu’elles s’entraînaient pour la pro­fes­sion qu’elles avaient choi­sie, pour deve­nir “torera”. L’artiste romaine fut aba­sour­die par la déter­mi­na­tion de com­bat­tantes qui ren­versent le sta­tut des mâles et leur déter­mi­na­tion iden­ti­taire “arènique”.

De telles femmes font de leur corps et de leur esprit qu’elles entraînent quo­ti­dien­ne­ment un moyen d’affronter un tau­reau de cen­taines kilos et, à tra­vers lui, la mort. Elles sont habi­tées de la soif de la proxi­mité phy­sique du tau­reau pour pou­voir le défier et, ce fai­sant, se défier elles-mêmes. Celle qui est deve­nue le sujet de prin­ci­pal de cette série a déjà tué son pre­mier tau­reau à l’âge de 15 ans. Bra­vant la dou­leur phy­sique dont son corps porte les stig­mates, elle estime que cha­cune de ses bles­sures lui apprend la seule connais­sance : celle de la douleur.

Soudain la cor­rida devient le spec­tacle et le rituel d’un para­doxe. La mort d’un ani­mal légen­daire est là pour mettre à mal sans fin des fra­gi­li­tés humaines.
Sou­dain la femme devient l’impératrice d’une tra­di­tion revi­si­tée. La tau­ro­ma­chie n’est plus affaire de machistes.

jean-paul gavard-perret

Maria Gra­zia Gra­nati, Tau­ro­ma­chie, 2021.

1 Comment

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One Response to Maria Grazia Granati, Tauromachie

  1. Anne Marie Carreira

    Triste ave­nir pour les pauvres taureaux

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