Revenant à l’imaginaire germanique (suite à son immersion autrichienne lors de ses jeunes années), Dominique Panier fait se succéder descriptions et anecdotes historiques autour d’atmosphères romanesques et romantiques.
Tout progresse vers un bleu nocturne là où des voies ferrés naviguent entre les bourgs de briques et les pinèdes dans son regard vers l’Est éternel.
Surgit une magie des formes et des couleurs en arabesques, stries, rectangles, etc. Ces formes sont aussi simples qu’énigmatiques. L’ambition de Pagnier se confronte avec l’idée du lieu en tant que matière du monde.
Cela permet d’envisager la question de sa densité même si parfois une part de “jeu” ou de distance permet une respiration plus ample en une sortie de l’étouffement des images.
Pagnier ne cesse de s’extraire de certains chemins pour en trouver de nouveaux même s’il n’est pas jusqu’au moindre départ qui ne laisse derrière lui un retour vers le point cardinal de son élection. Il y a là des arrêts sur magie même ou surtout lorsque l’azur s’assombrit pour montrer de l’âme. Son sommeil bleu est réveillé et à chaque moment des textes le monde change d’horizon.
Nous nous découvrons autres dans une couleur à part entière et entièrement à part.
jean-paul gavard-perret
Dominique Pagnier, “Bleu de Poméranie”, Illustrations de l’auteur, Fata Morgana, Fontfroide le Haut, 2021, 40 p., 11 E.
Ecriture exaltée vers les ténèbres d’un bleu impérieux qui saisit l’âme et l’imaginaire . JPGP a rencontré le talent de Panier . Viva Fata Morgana !