Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits

Happer l’humain trop humain

Exta­ti­que­ment méphis­to­phé­lique plus que sim­ple­ment démon, le poète nous plonge dans ses et nos lieux pri­mi­tifs : forêt des songes et ombres de la nuit. Nous sommes loin de La nuit sexuelle de Qui­gnard. C’est comme si ce der­nier man­quait de vision face à Delorieux.

Il ne se contente pas des copu­la­tions éphé­mères et leur pré­fère un pan­théisme comme des peurs pri­mi­tives géné­rées par le monde noc­turne. Bref, ici la for­ni­ca­tion est d’un autre ordre qu’un stupre d’infortune.
La for­tune du “pot” et la poé­sie d’une autre ambi­tion. Les impé­trants sont ava­lés par les arbres comme par la nuit. Sur ces matrices, les être se sentent soit bien­heu­reux soit maudit.

Se recréent des danses. Et Delo­rieux fixe sou­rires et gri­maces sur des per­son­nages mais il a mieux à faire qu’à leur tirer des por­traits. Il s’occupe de l’être et de ses désirs — entre cata­clysme et rédemp­tion.
Il happe l’humain trop humain, le laisse fondre en sa langue poé­tique et son sacerdoce.

Le poète fait plon­ger en des cou­rants pro­fonds, il y rode pour allon­ger le monde. Il ne cache rien du chaos mais aussi des songes. C’est une des manières de cou­rir après la sagesse, du moins en magi­cien.
En consé­quence, là où c’était ça se doit d’advenir. Encore.

jean-paul gavard-perret

Franck Delo­rieux, Quer­cus suivi de Le sémi­naire des nuits, des­sins de Gianni Burat­toni, Gal­li­mard, collec­tion Blanche,  Paris, 2021.

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