Extatiquement méphistophélique plus que simplement démon, le poète nous plonge dans ses et nos lieux primitifs : forêt des songes et ombres de la nuit. Nous sommes loin de La nuit sexuelle de Quignard. C’est comme si ce dernier manquait de vision face à Delorieux.
Il ne se contente pas des copulations éphémères et leur préfère un panthéisme comme des peurs primitives générées par le monde nocturne. Bref, ici la fornication est d’un autre ordre qu’un stupre d’infortune.
La fortune du “pot” et la poésie d’une autre ambition. Les impétrants sont avalés par les arbres comme par la nuit. Sur ces matrices, les être se sentent soit bienheureux soit maudit.
Se recréent des danses. Et Delorieux fixe sourires et grimaces sur des personnages mais il a mieux à faire qu’à leur tirer des portraits. Il s’occupe de l’être et de ses désirs — entre cataclysme et rédemption.
Il happe l’humain trop humain, le laisse fondre en sa langue poétique et son sacerdoce.
Le poète fait plonger en des courants profonds, il y rode pour allonger le monde. Il ne cache rien du chaos mais aussi des songes. C’est une des manières de courir après la sagesse, du moins en magicien.
En conséquence, là où c’était ça se doit d’advenir. Encore.
jean-paul gavard-perret
Franck Delorieux, Quercus suivi de Le séminaire des nuits, dessins de Gianni Burattoni, Gallimard, collection Blanche, Paris, 2021.