Alexis Bardini, Une épiphanie

Traduire le dicible

Une épi­pha­nie évoque le che­min des corps amou­reux. Sur­gissent leurs joies, leurs sou­ve­nirs, leurs flot­te­ments, jusqu’à la voix qui naît d’eux.
Elle devient une langue. Celle d’un poète encore inconnu — du moins pour l’auteur de ces lignes.

La troi­sième et der­nière par­tie de ce recueil change de registre au moment où s’impose la dou­leur par l’absence de l’aimée.
Néan­moins, le poète opte pour une cer­taine sola­rité dans un tra­vail de dis­cré­tion et de presque mur­mure ému là où l’espace intime fait écho au réel épars, pillé.

D’où cet équi­libre entre l’abstrait et le concret, le dehors et le dedans, en vers libres et har­mo­nieux d’où remontent les traces vives du passé.
Il y a là un arrêt sur magie qui semble gui­der vers la fin de la souf­france là où Bar­dini cisèle des flots d’ordre au sein même du désordre affec­tif lorsqu’il déraille.

Parfois, la voix prise de son propre ver­tige s’élance sans égard au diable des détails pour tra­duire le dicible dont le silence est une inter­pré­ta­tion.
Il s’agit de l’écrire pour accom­pa­gner sa perte ou son fantasme.

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jean-paul gavard-perret

Alexis Bar­dini, Une épi­pha­nie, Gal­li­mard, col­lec­tion Blanche, Paris, mars 2021, 104 p.  — 12,00 €.

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