Un humanisme intelligent
La photographe italienne Mariangela Tripaldi saisit les instants suspendus de notre quotidien : mouvements et moments invisibles sont captés avec un but que la créatrice précise : “les jours passent et on contemple petit à petit l’essence de la vie dans ses gestes minimaux à l’apparence banale.“
Dans de telles oeuvres des figures nous “parlent” de leur solitude dans le silence et l’intimité d’images pudiques ou non.
La présence masculine est forte mais les figures féminines apparaissent tout autant. Parfois, des pulsions prennent force.
Et, de manière allusive, Mariangela Tripaldi suggère les liens entre la vie et la mort, l’amour et l’abandon, l’abus et la tendresse.
C’est pour l’artiste le moyen d’inscrire les moments de la pause du monde. Existe là en noir et blanc ou, en couleur, un humanisme intelligent en rien donneur de leçon ou voyeur.
Ajoutons que, pour la créatrice, “le temps n’est pas défini par les minutes ou les heures rapportées par le tic-tac d’une horloge, mais par les prises de vue en continu de mon RICOH GR, 28 mm.”
jean-paul gavard-perret
Mariangela Tripaldi, La pause du monde, masterclass Oeildeep sous l’égide de Laura Serani, JC Bourcart et Stefano De Luigi, 2020.