Jean-Paul Michel , Les livres sont fatigués. Il faut les peindre

Coups de ton­nerre dans le visible et le lisible

Par son tra­vail de per­fec­tion, Jean-Paul Michel, en héri­tier de Jean Vodaine, est devenu l’éditeur de “William Blake & Co”.
S’y conjuguent des grands textes clas­siques (La Boé­tie), des redé­cou­vertes d’auteurs oubliés (Jehan Mayoux ) et des créa­teurs contem­po­rains dont Jacques Abeille.

Les contri­bu­tions réunies per­mettent d’illustrer le “Livre” dans tous ses états sous forme de docu­ments, fac-similé, reprises de textes majeurs et d’inédits.
Bref, il s’agit d’une somme là où Jean-Paul Michel renou­velle bien des approches dans un tra­vail de transbordement.

Il seg­mente son livre en huit impo­sants cha­pitres qui défi­nissent son entre­prise. Pour lui, les livres semblent fati­gués et se lassent eux-mêmes de la répé­ti­tion dont ils sont por­teurs.
Néan­moins, ils attendent leur renais­sance afin d’éblouir non non seule­ment par leur contenu mais leur contenant.

Encore faut-il, pour qu’une telle élé­va­tion ait lieu, que leur gra­phisme en ses “inci /sions” devienne un coup de ton­nerre dans le visible et le lisible.
Jean-Paul Michel met donc l’édition au ser­vice d’un Ima­gi­naire capable de géné­rer la réa­li­sa­tion de possibles.

De nou­velles dimen­sions appa­raissent, foi­sonnent, débordent. Dans ce volume, l’iconographie est tout sauf adja­cente. Toute la rigueur créa­trice de l’éditeur est là.
Et ses livres res­tent des témoins non asser­men­tés qui au besoin gardent leur propre énigme par la façon dont l’éditeur les a mon­tés. Et les monte encore.

Il per­met en consé­quence d’explorer des contrées incon­nues en une ascen­sion hors des ténèbres : William Blake pré­sent dans le livre n’est pas là pour rien. Et édi­ter “c’est don­ner une fête à ses dépends” écrit celui qui trouve là un moyen “de ne pas finir en bou­ti­quier avare” (Bataille) mais de conti­nuer voyage au bout du pos­sible. Voire plus loin.

jean-paul gavard-perret

Jean-Paul Michel, Les livres sont fati­gués. Il faut les peindre, William Blake & Co, Bor­deaux, 2020, 256 p. — 24, 00 €.

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Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Chapeau bas, Poésie

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