Journal du confinement
Ne nous fions au pas au titre — façon quasi biguine — du livre. Certes, celui-ci va rester enjoué puisque d’une certaine manière, une fois de plus, la musique sauve le monde.
Ou au moins le console dans l’attente d’une sur-vivance.
La France, la Belgique et bien des pays sont confinés. Mais par effet réitératif du titre scandé, Christian-Edziré Déquesnes crée son propre journal des semaines qui ont interrompu le cours de nos existences et peut-être du globe terrestre — même si sur ce plan les hypothèses sont ouvertes sur le doute et l’instabilité.
L’auteur ne fait pas de plan sur la comète et au moment où le créateur d’Alice nous a quitté et où Arno s’est transformé, les vieux bluesmen du siècle dernier deviennent les hirondelles d’un printemps qui, malgré le soleil, n’aura pas eu lieu — du moins tel que nous l’avions benoîtement rêvé dans nos désirs et nos (dés)ordres devenus révolus ou dévalorisés.
Christian-Edziré Déquesnes nous fait compagnon, depuis son Nord aimé, des changements de perspectives à l’ombre des disparus : parents enterrés au cimetière du Moulin des Loups, de R. L. Burnside le guitariste qui ne résista pas au passage de Katrina sur la Nouvelle Orléans, de Rimbaud et de Poe.
Il va désormais reprendre la route dans sa “bagnole” qui resta des semaines, pneu crevé dans un parking devenu presque obsolète. C’est le moyen — une fois qu’elle est réparée — de retrouver les aimé(e)s qui furent trop longtemps éloigné(e)s.
Servantes aux pieds nus ou cavaliers.
jean-paul gavard-perret
Christian-Edziré Déquesnes, Au bal masqué ohé ! ohé !, avec une photo de Sylvie Saey, L’Âne qui Bûtine, Mouscron (Belgique), 2020.
Merci beaucoup Jean-Paul Gavard-Perret
Excellente chronique !
Merci Anne Marie Carreira. Oui ! d’accord avec vous, une chronique simple mais juste, sans chichi et tralala inutile. Jean-Paul Gavart Perret restitue droit dans la cible ce que j’ai essayé d’exprimer.