Une carte postale tropicale d’une époque aussi attachante que révolue
A moins peut-être d’être fanatique de ce type de production, on s’ennuiera probablement par moments pendant le visionnage de La Vénus des Mers Chaudes (“Underwater !”) de John Sturges, à qui l’on doit par ailleurs les sublimes Les Sept Mercenaires (“The Magnificent Seven” –1960) ou La Grande Evasion (“The Great Escape” — 1963), l’intrigue restant en effet toujours d’un simplicité extrême et les personnages pour la plupart bien superficiels.
Le spectateur comprend d’ailleurs assez vite que c’est au détriment d’une intrigue en bonne et due forme que le réalisateur s’est plus longuement penché sur les charmes de son actrice principale Jane Russell (“The Outlaw” — 1943, “Gentlemen Prefer Blonds” — 1953).
Sturges a en effet cherché, et d’ailleurs brillamment réussi, à mettre en valeur la superbe brune des Hommes Préfèrent les Blondes qui crève d’ailleurs littéralement l’écran à chaque plan, par sa beauté et ses tenues toutes plus colorées, osées, et hallucinantes les unes que les autres.
Quiconque réussira tout de même à plonger dans ce film appréciera quelques spectaculaires scènes sous-marines, véritables prouesses techniques pour l’époque et antérieures à celles du James Bond d’ Opération Tonnerre (“Thunderball” — 1964). On notera au passage que pour insister sur ce fait, la production équipa à l’époque de combinaisons quelques heureux journalistes qu’elle convia à une Première “sous l’eau” !
Tous les ingrédients sont de fait réunis. Un trésor perdu en mer (après lequel on ne serait pas étonné de voir courir Tintin), les Caraïbes, de l’action sub-aquatique avec des bulles, des acteurs body-buildés, de la morale façon années 50, des lingots d’or, de la bagarre, des chansons romantiques à la guitare en habile play-back, des pirates — somme toute pas bien méchants -, tout ça en glorieux technicolor, avec des couleurs aussi splendides qu’improbables.
En définitive, un film d’aventures aquatiques pour amateurs du genre (s’il en reste) et qui, malgré un scénario fort prévisible, nous offre à travers une histoire plutôt distrayante une carte postale tropicale d’une époque aussi attachante que révolue. Laquelle nous rappellera non sans émotion les plus belles heures de La Dernière Séance.
Fabien E. Ginley
La Vénus des Mers Chaudes Acteurs : Jane Russel, Gilbert Roland, Richard Egan, Lori Nelson Réalisateurs : John Sturges Format : Noir et blanc, Plein écran, Mono, PAL Langue : Français, Anglais Région : Région 2 (Ce DVD ne pourra probablement pas être visualisé en dehors de l’Europe. Plus d’informations sur les formats DVD.). Nombre de disques : 1 Studio : Editions Montparnasse Date de sortie du DVD : 8 septembre 2009 Durée : 99 minutes pix : 9,99 euros.