Défaire, dit-elle
Plus que précis de décomposition, ce magnifique ensemble minimaliste crée une discontinuité douloureuse.
Loin de toute consolation possible ? nul ne peut le dire…
Mais chaque page de ce livre qui se passe de mots crée — comme l’indique son titre — une (ré)percussion. Elle ne ponctue pas le néant ni ne le renforce.
Les encres fomentent une chaîne “sonore” obtenue par la dissémination des taches en leur continuum et leur épuisement.
Le “bruit” que produit chaque oeuvre est palpable. Le puissance minimaliste agit comme une drogue en la sourde mélopée de cette rythmique de l’Imaginaire. Existe l’affirmation d’un manque ou plutôt d’une incertitude.
Mais cette musique du silence est ce que l’Imaginaire produit de plus intense à travers l’extinction de l’icône. La musique surgit de la matière même, étendue pour combler une absence sur le vide du support-fond.
Demeurent d’ultimes assauts — ou soubresauts. Ils correspondent à une zone dans l’esprit humain qui ne peut être atteinte que par cet art du presque rien. La “musique” des formes est le moyen d’outre-voir là où l’effacement peut à la fois se “dire’ et se célébrer.
L’Imaginaire ouvre la partie cachée d’une réalité secrète et c’est fascinant.
jean-paul gavard-perret
Christine Valcke, Dialogue, Encre et papier, 12 exemplaires, 2020 - 200,00 €.
Tous les oeuvres sont originales.