ESORDIO
Il cane che ascoltava Marcel Proust Storia di Tassen e della sua padrona
Hans-Olav Thyvold narra l’amicizia tra un’anziana bibliotecaria e il suo amato animale Nel libro (Solferino) l’autore ha scelto come voce narrante quella del quadrupede
La couverture de Les bons chiens n’arrivent pas au Pôle Sud par Hans-Olav Thyvold (traduzione di Mauro Cazzolla, Solferino, pagine 300, euro 18)
di HELMUT FAILONI
3 marzo 2020
Inutile girarci intorno. Certe cose che riguardano i rapporti fra i cani e i loro padroni, le possono capire e condividere soltanto coloro che possiedono l’animale in questione. La maggior parte degli altri — quelli sprovvisti di quadrupede — abbozzeranno un sorriso di circostanza e se ne andranno pensando che i padroni dei cani sono patetici e forse anche un po’ svitati.
Ma tant’è. Come canta Pino Daniele in Anna verrà: «Raccoglieremo i cani per strada (…) per non esser più soli». Non è naturalmente solo di compagnia che si tratta. Dall’Odissea, da Ulisse e Argo in poi, il legame cane/essere umano è uno dei rapporti di amicizia e fedeltà più profondi e inattaccabili della storia.
Persino uno (a volte premeditatamente) cinico come Michel Houellebecq, sostiene che i cani «rappresentano un’identità morale cui molti di noi aspirano. Senza potervi accedere». Noi padroni innamorati, che cambiamo infantilmente il timbro della voce per rivolgerci a loro, siamo abituati anche a farli dormire con noi.
Proprio da un letto parte il romanzo del giornalista e saggista norvegese Hans-Olav Thyvold I cani buoni non arrivano al Polo Sud (traduzione di Mauro Cazzolla, Solferino), un libro che racconta la nostra umanità, tra ambizioni, debolezze e gli anni che passano, attraverso gli occhi disincantati di un cane. «La signora Thorkildsen — si legge all’inizio — mi ha messo sul letto del Maggiore (nella camera dei malati, ndr), come fa ogni giorno da oramai tantissimo tempo. A lui piace avermi nel letto. Forse è per questo che esisto».
Tassen, il cane protagonista e voce narrante, sfodera spesso il suo humor, rammaricandosi per esempio — all’inizio del romanzo — del fatto che al funerale del suo Maggiore, veterano di guerra dell’aviazione, non ha potuto scavare anche lui, visto che i cani sono notoriamente bravi nel fare buche.
Il Maggiore aveva comprato a metà prezzo Tassen, perché veniva considerato l’unico sbagliato, il paria di una cucciolata perfetta e reo di avere una chiazza bianca sul naso, che gli avrebbe impedito di fare le sfilate. «Il Maggiore diventò il padrone della mia vita (…). La sua presa sulla nuca era tutto ciò che mi serviva sapere della sua forza. E la sua forza era la mia».
La figura del militare che muore di malattia già nelle primissime pagine, torna nei discorsi fra Tassen e la signora Thorkildsen. «Siamo rimasti in due adesso», sospira lei, dando il via a una vita «di coppia» i cui si aiutano a vicenda. [..]
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traduction :
Le chien qui écoutait Marcel Proust. Histoire de Tassen et de sa maîtresse
Hans-Olav Thyvold raconte l’amitié entre une bibliothécaire âgée et son animal bien-aimé. Dans le livre (éd. Solferino), l’auteur a choisi comme voix narrative celle du quadrupède
La couverture de Les bons chiens n’arrivent pas au Pôle Sud par Hans-Olav Thyvold (traduction Mauro Cazzolla, Solferino, 300 pages — 18,00 €)
par HELMUT FAILONI
3 mars 2020
Inutile de tourner autour du pot. Certaines choses qui concernent les rapports entre les chiens et leurs maîtres, seuls ceux qui possèdent l’animal en question peuvent les comprendre et les partager. La plupart des autres — ceux dépourvus de quadrupède — ébaucheront un sourire de circonstance et partiront en pensant que les maîtres des chiens sont pathétiques et peut-être même un peu fêlés.
Mais c’est ainsi. Comme le chante Pino Daniele dans “Anna Verrà” : « Nous ramasserons les chiens dans la rue (…) pour ne plus être seuls ». Il n’est bien sûr pas seulement question de compagnie ici. Depuis L’Odyssée, depuis Ulysse et Argos, le lien chien/être humain est l’un des rapports d’amitié et de fidélité les plus profonds et les plus inattaquables de l’histoire.
Même si quelqu’un de cynique (souvent sciemment) comme Michel Houellebecq soutient que les chiens “représentent une identité morale à laquelle beaucoup d’entre nous aspirent. Sans pouvoir y accéder”. Nous, maîtres amoureux, qui changeons infantilement le timbre de la voix pour nous adresser à eux, nous sommes aussi habitués à les faire dormir avec nous.
Le roman du journaliste et écrivain norvégien Hans-Olav Thyvold Les bons chiens n’arrivent pas au Pôle Sud commence au sens propre dans un lit. Un livre qui raconte notre humanité, entre les ambitions, les faiblesses et les années qui passent, à travers les yeux désenchantés d’un chien.
« Mme Thorkildsen — lit-on au début — m’a mis sur le lit du Major (dans la chambre des malades, ndr), comme elle le fait chaque jour depuis longtemps. Il aime que je sois dans mon lit. C’est peut-être pour cela que j’existe ».
Tassen, le chien protagoniste et la voix narratrice, réagit souvent avec humour, regrettant par exemple — au début du roman — le fait qu’à l’enterrement du Major, vétéran de l’armée de l’air, il n’a pas pu creuser [sa tombe, ndt ] lui aussi, puisque les chiens sont connus pour faire des trous.
Le Major avait acheté à moitié prix Tassen, car il était considéré comme le seul défaut, le paria d’une portée parfaite et coupable d’avoir une tache blanche sur le nez, qui l’aurait empêché de faire les défilés. « Le Major devint le maître de ma vie (…). Sa prise sur ma nuque était tout ce dont j’avais besoin de connaître de sa force. Et sa force était la mienne ».
La figure du militaire, qui meurt de maladie dès les premières pages, revient ainsi dans les discours entre Tassen et Mme Thorkildsen. « Nous sommes restés deux maintenant», soupire celle-ci, initiant le début d’une vie « de couple » où chacun aide l’autre. [..]
frederic grolleau
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