Avec Emmanuel Godo la poésie — comme l’existence — est nue. Elle s’organise entre les affres du passé et les incertitudes de l’avenir. Comme dans Je n’ai jamais voyagé (même éditeur, 2018) l’auteur reste l’ermite en colocation avec lui-même. Et ce, entre désir et peur, espoir et regret.
La vicissitude demeure au sein du plus intime. Le poésie devient “lit & rature” où se jouent des promiscuités, des gênes et des sidérations. L’auteur y rappelle que souvent il s’allonge dans l’existence presque plus mort que vivant, ce qui ne l’empêche en rien de sacrifier à une sorte de joie où il est alors possible de « composer des poèmes en short ».
Mais demeure toujours le tremblement du monde sur différents portants et rapprochements. Tout reste en suspens au sein d’un certain du doute existentiel. L’auteur cherche des emboîtements là où une manière d’envisager la vie ne permet pas forcément que tout coulisse parfaitement.
Pour être dans le rouge comme pour en sortir, l’auteur profite de moments de suspension. Preuve qu’un certain “badinage” — lorsqu’il est maîtrisé – crée un univers fascinant car décalé, ténu et essentiel.
S’y s’abolissent toutes les conclusions définitives. L’écriture préfère l’errance et le trouble en détournant tout dénouement entre pagaille existentielle et son tangible.
jean-paul gavard-perret
Emmanuel Godo, Puisque la vie est rouge, Gallimard, collection Blanche, Paris, 2020, 160 p.
Je vous remercie vivement pour votre lecture, qui me touche beaucoup. C’est la première que je lis sur ‘Puisque la vie est rouge’. Je vous en suis très reconnaissant. Avec ma pensée la plus amicale.
Merci à vous. C’est si rare. Mon amitié. jpgp