Le noir est l’uniforme de la démocratie (Charles Baudelaire)
L’ouvrage commence par une introduction au thème (par Raïssa Maillard) : substantielle (50 pages), elle a l’avantage de faire le tour de la question efficacement, et permet surtout de circonscrire la notion au programme, pour éviter les sorties de piste.
Elle sera très utile pour se faire une idée avant de se lancer dans la lecture des œuvres, pour problématiser immédiatement les éléments que l’on retiendra aussi plus facilement si l’esprit est éveillé à ce qu’il doit trouver.
La première partie (Sylvain Ledda) s’intéresse aux deux ouvrages d’Aristophane au programme : Les Cavaliers et L’Assemblée des femmes. Les œuvres sont présentées (contexte historique, cadre institutionnel de la comédie et ses principes selon Aristophane), puis l’auteur s’intéresse au traitement de la notion dans les deux œuvres (lieux de la démocratie, mise en accusation, recherche du bonheur).
La partie II (Philippe Crignon) respecte le même plan : présentation du contexte, de la philosophie originale proposée par Tocqueville et des thèmes de son ouvrage, puis application à la question retenue, pour éprouver tour à tour la nature de la démocratie, la concentration naturelle des pouvoirs, le despotisme démocratique.
Dans la troisième section, Florence Fix travaille sur Le Complot contre l’Amérique : mise en contexte historique de l’œuvre, voix de l’enfant dans un monde d’adultes, mélange des genres. Le thème est ensuite questionné au travers de l’œuvre. La quatrième étude (Florian Pennanech) sert à comparer les œuvres au programme entre elles : c’est un outil indispensable, puisque c’est de cette confrontation que pourront naître les questionnements propres à conduire une dissertation telle qu’attendue dans les banques de concours scientifiques.
C’est là que se fait le travail de finesse de la réflexion, une fois passé le stade de l’appropriation des œuvres dans leur individualité propre.
La cinquième partie est plus technique : elle présente la méthodologie des épreuves d’écrit et d’oral aux concours, en s’articulant tour à tour sur l’aspect général, la pratique du résumé, la dissertation, la préparation des épreuves à l’oral. La sixième section présente des corrigés de dissertation expliqués (une rédigée, cinq plans détaillés) et de résumés (deux rédigés).
La septième partie (Corinne von Kymmel) propose un répertoire de citations, très utile, puisqu’il est demandé aux élèves de citer, si possible in extenso, des formules ou des passages des œuvres au programme. L’avantage est que ces citations sont replacées sous des titres thématiques, qui sont finalement autant de sous-parties potentiellement présentes dans l’articulation d’un plan de dissertation (« l’espoir suscité par la démocratie », « les dangers liés à la démocratie » …).
À titre personnel, je conseillerais donc aux étudiants d’apprendre l’ensemble par cœur.
Un index des notions permet de naviguer rapidement dans l’ouvrage. Des encadrés sont disséminés dans le volume pour rappeler brièvement la vie des auteurs, des dates, des principes fondamentaux. Des repérages sont placés sur la tranche du livre pour distinguer chaque section. On pourra regretter le choix du papier fait pour l’édition (qualité journal, ou presque), car il ne permet pas d’écrire facilement dessus : or il est toujours utile d’annoter un ouvrage d’étude.
L’avantage direct de ce volume est de présenter un manuel tout-en-un, un outil directement utilisable pour tout étudiant de classe préparatoire scientifique, qui trouvera là de quoi se préparer efficacement aux concours, pour une matière dont le coefficient d’écrit n’est pas à négliger, contrairement à ce qu’on pourrait penser.
yann-loic andre
Ph. Crignon et alii, La Démocratie : Aristophane, Tocqueville, Roth, Paris, GF Flammarion, 2019, 350 p. — 18,50 €.