Positive Disintegration est la première monographie de et par l’artiste mexicaine. C’est de fait une version élargie de la série Our Life In The Shadows. Elle est exposée dans le monde entier et certains des clichés ont été parfois commandités par le New York Magazine et Dior. Our Life In The Shadows explore la solitude de manière puissante en saisissant, dans le quotidien des moments de vide.
L’artiste renverse ainsi les instants de plaisir que devraient générer les loisirs, la consommation.
Elle les infléchit vers des états de dérive, de perte, d’absence à soi comme au monde. L’angoisse est toujours présente dans ces morceaux de vie que l’artiste scénarise en se mettant parfois en scène mais sans une recherche narcissique : il s’agit de créer des narrations. Tania Franco Klein devient la maîtresse en poésie d’un imaginaire particulier. Il mêle les éléments de la psyché personnelle à la vie américaine et ses standards médiatiques.
Le livre devient un long poème visuel en ses fractions au sein de présences qui semblent toujours prêtes à se défaire.
L’érotisme au besoin y devient un ésotérisme original. Il donne à l’intimité comme à la vie dite sociale une face nouvelle.
A travers elle, la photographe ouvre des interrogations là où la créatrice feint de n’offrir que des états de constatation.
jean-paul gavard-perret
Tania Franco Klein, Positive Disintegration (Limited Edition 500 copies), 2019 — 240,00 €. - voir site de l’artiste.