Xavier Dorison & Ralph Meyer, Undertaker – t.05 : L’Indien blanc

Un wes­tern novateur 

En intro­duc­tion, le scé­na­riste résume en quelques phrases sa série et ce que Jonas Crow, son héros, est devenu compte tenu de mul­tiples péri­pé­ties. Il se retrouve dans une situa­tion où il n’a plus rien. “Mal­heu­reu­se­ment, il a encore beau­coup à perdre…

Ce cin­quième tome s’ouvre sur une dili­gence pour­sui­vie, dans un pay­sage de neige, par des Indiens. Ceux-ci la stoppent. Derek, l’escorteur, tue les deux pas­sa­gers et veut s’enfuir. Il se retrouve face à un indien qui lui plante une flèche. Derek veut le tuer. Un coup de feu reten­tit…
Dans un luxueux salon, Sid explique à José­phine Bar­clay que l’Indien blanc, son fils, est mort sans souf­frir. Elle veut alors qu’on retrouve son corps et qu’on le ramène pour des funé­railles à Tuc­son. Il fait part des énormes dif­fi­cul­tés pour satis­faire son sou­hait. Mais elle reste ferme ! Tant que le corps de son fils ne sera pas près d’elle elle ne peut envi­sa­ger un mariage avec Sid.
Il va alors cher­cher le seul homme qui lui semble capable de retrou­ver un cadavre en ter­ri­toire indien : Jonas Crow. Ils se sont connus enfants et ont com­mis leurs pre­mières frasques ado­les­cents. Sid est devenu le chef de la milice pri­vée de la com­pa­gnie que pos­sède la richis­sime José­phine. Il fait pres­sion sur Jonas qui, sous la menace, finit par accep­ter. Or, si la com­pa­gnie arrose la tribu Chi­ri­ca­huas qui se tient tran­quille, Sal­vage, et sa bande de fana­tiques, conti­nue de ter­ro­ri­ser tant les Blancs que les Indiens…

Avec Under­ta­ker, les auteurs res­sus­citent le wes­tern, ce genre artis­tique ins­piré par l’Ouest amé­ri­cain. On retrouve tous les codes qui en ont fait l’attrait, les grands espaces, les bandes de hors la loi, l’organisation sociale, les débuts de l’exploitation minière et agri­coles de ces régions, la révolte des occu­pants à qui on pre­nait les terres …et le croque-mort.
Cepen­dant, si Xavier Dori­son retient ce per­son­nage pour héros, il en fait un pro­ta­go­niste bien dif­fé­rent de ceux habi­tuel­le­ment pré­sen­tés. Il a une per­son­na­lité forte, construite sur un passé tumultueux.

Sur un récit riche en réflexions sur la nature humaine et la société, Xavier Dori­son conti­nue de mul­ti­plier les rebon­dis­se­ments et les ennuis de son héros, le mal­me­nant avec entrain. Il orga­nise sa série en une suite de dip­tyques où, à l’image des contes phi­lo­so­phiques, il met en scène des grandes pro­blé­ma­tiques de l’époque, pro­blé­ma­tiques qui res­tent d’une brû­lante actua­lité.
Il par­sème son récit de répliques assas­sines et livre des ver­sets de la Bible de Jonas par­ti­cu­liè­re­ment savou­reux, cocasses mais d’une belle pertinence.

Si le scé­na­rio se révèle telle une tra­gé­die, le gra­phisme assuré par Ralph Meyer et Caro­line Dela­bie séduit, sidère par sa qua­lité tant dans les plans d’ensemble que dans les détails de vignettes plus res­treintes où les regards importent, por­teurs des sen­ti­ments, des émo­tions des pro­ta­go­nistes.
Avec L’Indien blanc, la série se conti­nue de belle manière, devient de plus en plus addic­tive tant par la créa­ti­vité dans le renou­vel­le­ment de la gale­rie des indi­vi­dus qui gra­vitent autour du héros que pour sa mise en images grandiose.

feuille­ter l’alum

serge per­raud

Xavier Dori­son (scé­na­rio), Ralph Meyer (des­sin et cou­leur) & Caro­line Dela­bie (cou­leur), Under­ta­ker – t.05 : L’Indien blanc, Dar­gaud, octobre 2019, 64 p. – 14,99 €.

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