Concentration et ouverture du champ
Porteuse d’une esthétique impressionniste autant qu’expressionniste, réaliste que poétique, Cecil B ne transige pas, ne cherche pas à complaire et refuse tout exotisme. De la nudité elle capte l’ombre et la lumière à la dérobée. Les images ne sont pas de simples gardiennes de reliques.
Certes, des foudres de Dieu, la photographe ne redoute pas le tonnerre.
Elle préfère tirer par les pieds le réel avant qu’il ne disparaisse en partie ou en totalité. Bref, elle soigne la maladie du temps par la beauté des femmes.
Dans de telles “captations” se produit non l’ordre du simple point de vue mais une sorte de mise en rêve du paysage et du rébus qui l’habite par l’œil qui se cherche en lui, comme on disait autrefois que l’âme se cherche dans les miroirs.
C’est pourquoi chez la photographe deux opérations ont donc lieu en même temps : concentration mais aussi ouverture du champ.
jean-paul gavard-perret
Cecil B, NiepceBook n° 12, Editions Corridor Elephant, 2019.