Francine Auvrouin l’Immortelle — entretien avec l’artiste

Les sculp­tures expres­sion­nistes aux visages tor­tu­rés ou aux corps plan­tu­reux et appé­tis­sants de Fran­cine Auvrouin ne sont pas dénués de majesté. Leur pré­sence nous tient là où le drame humain comme les joie d’éros s’éloignent des sen­tiers bat­tus de la repré­sen­ta­tion. Ron­deurs, tatouages, pla­cages, inci­sions créent d’étranges accom­plis­se­ments.
Le désir fas­cine et la dou­leur peut tuer. Ces oeuvres impliquent un degré impor­tant de recueille­ment. S’abstenant de toute pen­sée dis­cur­sive, la créa­trice pense par images dont la solen­nité mys­té­rieuse s’élève entre gra­vité, trouble et ironie.

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 Entretien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
L’envie de vivre

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Tou­jours présents

A quoi avez-vous renoncé ?
A rien !

D’où venez-vous ?
Du fin fond de l’humanité . J’ai au moins 10 000 ans

Qu’avez-vous reçu en dot ?
Rien et tout ! Beau­coup d’amour !

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Man­ger des gâteaux.

Qu’est-ce qui vous dis­tingue des autres artistes ?
Je ne sais pas trop, peut être mon rap­port à la vie et à l’humanité qui passe avant l’art .

Com­ment définiriez-vous vos figu­ra­tions — têtes et corps ?
Aux grandes dou­leurs ( pour les visages), les grandes joies ( pour les corps )

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
La faim en Afrique quand j’avais aux envi­rons de 8– 10 ans .

Et votre pre­mière lec­ture ?
“Que ma joie demeure” de Jean Giono

Quelles musiques écoutez-vous ?
Clas­siques, Baroques, et Varie­tés (Ferré-Brel-Barbara –Salif Keita…)

Quel est le livre que vous aimez relire ?
J’ai tel­le­ment de livres à lire que je n’ai pas le temps de relire. Mais je reli­rais volon­tiers “Ren­contres avec Bram Van Velde” de Charles Juliet.

Quel film vous fait pleu­rer ?
“Une jour­née par­ti­cu­lière” d’ Ettore Scola avec Sophia Loren et Masttoianni

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Moi avec un point d’ interrogation.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Chris­tian Bobin.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Des prés, et des champs avec des petites fleurs.

Quels sont les artistes et écri­vains dont vous vous sen­tez le plus proche ?
Vir­gi­nia Woolf , Luce Iri­ga­ray, les artistes: Rubens , Picasso, Dubuf­fet, Karel Appel

Qu’aimeriez-vous rece­voir pour votre anni­ver­saire ?
Je n’ aime pas fêter mon anni­ver­saire et je n’aime pas les cadeaux.

Que défendez-vous ?
La jus­tice et La cause humaine depuis tou­jours , et aujourd’hui j’ajouterais la cause ani­male et la cause de la nature.

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
Je ne suis pas d’accord !

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ? »
Je suis par­fai­te­ment d’accord avec la réponse et elle me fait rire.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Il faut que j’y réfléchisse …

Entre­tien  et pré­sen­ta­tion réa­li­sés par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 31 août 2019.

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