Jean-Pierre Bobillot, pRose des Rats

Rat-cine

La  2ème édi­tion revue et aug­men­tée du trip­tyque Prose des rats / Poème trop long / Plai­doyer pour l’intellectuel calom­nié n’est cer­tai­ne­ment pas la der­nière. Le texte peut à la fois conti­nuer à errer dans les égouts de la langue ou à l’inverse être rongé ça et là non pour en finir avec elle mais consta­ter ce qui s’y passe.
En dehors des rat-ionnalités, le poète devient un scélé-rat qui ose tout ce qui rate ou se perd dans une des deux notes du tam­bour de clique : le ra. Celle qui fait battre que la langue ne dit pas. Le tout en une poé­sie qui n’est pas là pour rat-séréner et où le piège à sou­ris devient celui à sou­rire même si Bobillot ne s’amuse pas for­cé­ment en rat-meutant du collectif.

Cela ne mange pas de pain diront cer­tains, d’autres — plus lucides — en font leur fro­mage jusque dans les trous du lan­gage où l’humanité s’engouffre. Avec le nou­veau joueur de flûte de Har­lem, le lan­gage rat-sis est dépassé.  D’autant que Bobillot n’écrit pas un nou­veau “Rabo­liot” il a mieux à faire : rat-meuter du “Grand Soir” et ce ‚sans jouer les “pti­ma­lins” des “ptits matins”. Il sait la que poé­sie n’est pas faite pour ça étant tout compte fait “le Spleen sans l’Idéal”.
Dès lors, les com­mo­tions céré­brales et les com­po­si­tions d’une apha­sie jar­go­nesque suivent leur cours sans rat-courcis. Et cela est valable pour tout intel­lec­tuel digne de ce beau nom lorsqu’il pra­tique cer­taines confu­sions. Ici Deleuze quitte Guat­tari pour Tabarly, tout navigue à vue à coups par­fois de syn­tagmes qui enva­hissent l’espace d’ambiguïtés.

S’ins­crivent de nou­veaux parat-digmes dans divers appar­reillages sans appa­rat. Il y à là du Steve Reich poé­tique. Le sens admis est rat-iboisé loin de toute res­tric­tions dans la mise en place d’une rat-dicalité. En se vou­lant bouf­fon, le poète crée un bouillon de culture capable d’approcher des véri­tés incon­nues aux rat-ionnisateurs ama­teurs d’emphase et de lyrisme.

jean-paul gavard-perret

Jean-Pierre Bobillot, pRose des Rats, Ate­lier de l’agneau, 2019, 96 p. –17,00  €.

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