Celle qui n’écoute ni Michael Jakson, ni Daft Punk : entretien avec Alis Mirebeau

Alis Mire­beau ignore la vio­lence. Elle pré­fère l’humour et la beauté. Les deux risquent de faire fré­mir les tièdes, les pisse-froid, les blêmes. Se retrouve ici une pho­to­gra­phie “indienne” au sens où Achille Cha­vée l’entendait. L’artiste ignore les pères et les repères. Que viendraient-ils faire dans ses folies cou­tu­mières et ses détour­ne­ments ? Demeurent les sen­sa­tions fortes et déso­pi­lantes à force d’ironie cin­glante et de débor­de­ments qui excèdent morale et normalité.


Grâce à Alis, la femme n’est plus une Eve fau­tive mais la por­tion de miel au piment qui nour­rit une ico­no­gra­phie hors de ses gonds. Le nu n’est plus là pour faire lever les fan­tasmes mais les ren­ver­ser. Alis rejoint Alice et Mire­beau, Octave. Et si l’homme des­cend du singe, la pho­to­graphe rac­croche ses femmes à d’autres branches en un pro­gramme fri­pon. L’humour va comme un gant à la nudité qui, en plus belle femme du monde, n’offre que du leurre.

Voir le site de l’artiste

Entre­tien :

Qu’est-ce qui vous fait lever le matin ?
Mon chat qui gratte la porte.

Que sont deve­nus vos rêves d’enfant ?
Ils se réa­lisent petit à petit.

A quoi avez-vous renoncé ?
Je pense qu’il ne faut jamais renon­cer à quoi que ce soit. Renon­cer c’est s’abandonner. J’ai fais des com­pro­mis, par­fois, mais je ne renonce à rien.

D’où venez-vous ?
Je viens, je pars, je vais.

Un petit plai­sir — quo­ti­dien ou non ?
Ecrire / pho­to­gra­phier. J’ai ce besoin obses­sion­nel de lais­ser ma trace, même si je ne montre pas grand chose.

Com­ment définiriez-vous votre approche du por­trait ?
Chan­geante en fonc­tion du modèle.

Quelle est la pre­mière image qui vous inter­pella ?
Il y en a tel­le­ment, mais aujourd’hui je dirais un por­trait de mon arrière grand mère.

Et votre pre­mière lec­ture ?
“L’enfant méduse” de Syl­vie Germain

Quelles musiques écoutez-vous ?
J’écoute de tout tant que ce n’est pas Michael Jack­son ou les Daft Punk. (J’entend d’ici s’abattre un lourd jugement…)

Quel est le livre que vous aimez relire ?
“L’enfant Méduse” de Syl­vie Germain.

Quand vous vous regar­dez dans un miroir qui voyez-vous ?
Une per­sonne mal coiffée.

A qui n’avez-vous jamais osé écrire ?
Une ancienne prof de phi­lo­so­phie qui m’a traumatisée.

Quel(le) ville ou lieu a pour vous valeur de mythe ?
Toutes les villes sont des mythes, et par­fois dans mes rêves elles se mélangent et se trans­forment pour créer quelque chose de nou­veau. Chaque lieu à une histoire.

Que défendez-vous ?
LA PLANETE !

Que vous ins­pire la phrase de Lacan : “L’Amour c’est don­ner quelque chose qu’on n’a pas à quelqu’un qui n’en veut pas »?
Que Lacan devait avoir une vie sen­ti­men­tale bien pourrie.

Que pensez-vous de celle de W. Allen : “La réponse est oui mais quelle était la ques­tion ? »
Si oui est la ques­tion, la réponse est quoi.

Quelle ques­tion ai-je oublié de vous poser ?
Quel est mon voeu le plus cher ?

Pré­sen­ta­tion et entre­tien réa­lisé par jean-paul gavard-perret pour lelitteraire.com, le 10 jan­vier 2019.

1 Comment

Filed under Arts croisés / L'Oeil du litteraire.com, Entretiens, Erotisme

One Response to Celle qui n’écoute ni Michael Jakson, ni Daft Punk : entretien avec Alis Mirebeau

  1. Villeneuve

    …” Et quand les enfants me demandent pour­quoi la mer est-elle salée je suis obligé de répondre que les pois­sons ont trop pleuré ” …

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